Le palais de la Reine

Ariane était retournée dans le quartier marchand pour essayer de demander son chemin. Elle repéra une lutine à l'air avenant et s'approcha d'elle :

- Hum... Excusez-moi ?

La lutine se retourna, lui lança un regard interrogateur et Ariane poursuivit :

- Hum... Voila je suis assez nouvelle dans le coin et ... * Punaise, je suis en train de raconter ma vie, là * je... hum...

Voyant que la lutine commençait à s'impatienter l'Elfe de sang lâcha d'une traite:

- Je cherche le palais d'Uranusa, et je me demandais si vous pouviez m'indiquer le chemin ?

- Et bien ! Tu en as mis du temps pour cracher ça ! lança la lutine. Mais bon, passons. Donc le palais… Hum...il ne se trouve pas très loin d’ici, environ deux heures de marche grand maximum. Donc tu continue tout droit jusqu'à ce que tu arrives à grand croisement entre une dizaine de routes. Là, tu verras une flèche bleu avec indiquée dessus « Palais ». Tu suis cette route et au bout de quelques temps tu verras sans doute d’autres panneaux. Voila, au revoir.

Ariane voulut la remercier mais la lutine s’était déjà volatilisée dans la foule. Suivant la direction indiquée par la créature, l’Elfe de sang commença à se frayer un passage dans la foule. Tout en marchant elle laissa son esprit vagabonder et repensa à ce que lui avait dit la femme : « -Tu peux garder le médaillon pour l'instant, il t'aidera à retrouver des forces. Mais comme je risque d'en avoir besoin, je te demande de venir au palais demain. J'y serais. »

Que voulait-elle laisser entendre par « J’y serais » ? Cela voulait-il dire qu’elle habitait au palais ? A moins que ce ne soit qu’un lieu de rendez-vous quelconque. Mais dans ce cas là pourquoi lui dire « Je te demande de venir au palais… » et pas « Rendez-vous au palais… » ? Peut être qu’elle y habitait ? Peut être même qu’elle était une personne au placé dans la société ? Toutes ces questions se bousculaient dans sa tête et elle ne s’aperçut que lorsqu’elle se cogna contre quelque chose, qu’elle était arrivée au fameux croisement. En réalité Ariane s’était cogné contre un panneau. En l’occurrence le panneau bleu dont lui avait parlé la lutine. Ariane leva les yeux et lut :
« Palais de la Reine Nausicaa… »
Elle ne poursuivit pas sa lecture car quelque chose avait fait « tilt » dans sa tête. Et si a tout hasard la femme était une amie de Nausicaa ? Ou quelqu’un de son rang ?

* Oulala… je ferais mieux d’arrêter de me monter la tête et continuer à marcher. Le palais ne doit plus être loin à présent. *pensa Ariane en recommençant à marcher.

Pour éviter de penser elle se mit à observer le paysage. Celui-ci était d’une beauté stupéfiante. L’herbe était verte et grasse, et vu l’heure qu’il était la rosée du matin embellissait encore le paysage en renvoyant des petits éclats de lumière un peu partout. Plongé dans sa contemplation, Ariane faillit rentrer dans quelqu’un – cela commençait à devenir une habitude chez elle- et elle revînt à la réalité. La jeune Elfe se rendit alors compte que devant elle se dressait un immense palais. Il était magnifique : le marbre blanc se m’emmêlait au noir, des coupoles muni de gigantesques clochets aux couleurs clairs se détachaient du ciel avec une précision surnaturelle. Le tout était entouré murailles majestueuses. Devinant que c’était là son lieu de rendez-vous Ariane, s’approcha jusqu'à l’entrée du palais. Elle allait entrée quand deux énormes garde surgit de nulle part l’interceptèrent. Cela l’étonna puisque qu’à sa connaissance elle n’avait rien fait de mal. Et puis ils ne s’intéressaient nullement aux autres créatures, qui eux entraient et sortaient à leur guise. L’un des gardes l’attrapa par le poignet et lui parla d’une voix mauvaise, qui couvrit le brouhaha environnant :

-Que viens-tu faire là Elfe de sang ? N’as-tu pas rejoint les tiens dans les terres d’Hélios ? A moins que tu ne sois une espionne et dans ce cas là je ne donne pas cher de ta peau.

Ariane fut surprise par la façon dont il s’était adressé à elle. Mais pourtant elle ne se démonta pas, et allait répliquer que ce n’était pas vrai, qu’il n’était qu’un sale menteur quand elle fut coupée par la voix de l’autre garde, qui s’adressait à son compagnon d’une voix dure :

- Calme-toi, Alfir. La reine ne serait pas contente si elle apprenait que tu parlais ainsi à ses sujets.

Puis il se tourna vers Ariane et reprit d’une voix plus douce cette fois :

-Pourquoi es-tu ici ? Ne sais-tu pas que ton peuple n’est pas autant apprécié que certains autres peuples, surtout ici ?

Ariane ne réagissant pas, il continua :

-Regarde un peu autour de toi !

Ariane obéit et c’est alors qu’elle remarqua le regard que lui lançaient les gens autour d’elle : ils étaient méprisant et pour certains emplie de haine. Elle se retourna vers les gardes et lança d’une voix sèche :

-Je ne suis pas comme certain de ma race, je n’ai pas rejoint les troupes d’Hélios. Je suis ici car je dois rendre quelque chose à quelqu’un.

Puis après une brève pose, elle s’adressa au dénommé Alfir :

-Et si vous pouviez me lâcher se serait bien. Je ne suis pas du genre à m’enfuir.

L’autre s’exécuta après un regard à son compagnon. Un petit attroupement de curieux s’était formé autour d’Ariane et des deux gardes.

* Pourvu que la femme soit dans l’assistance, qu’elle me reconnaisse et qu’elle arrange tout cela * pria Ariane pour elle-même.

Le plus sympathique des deux gardes insista :

- Je te crois. Mais qui est ce quelqu’un et que dois-tu lui rendre ?

- Ceci, dit-elle en montrant le médaillon autour de son cou, mais je ne connais pas la personne à qui je dois le rendre, reprit-elle plutôt embarrassée.

* Pourquoi la femme ne lui avait-elle pas dit son nom ? Cela aurait facilité les choses pour tout le monde. * pensa Ariane plutôt amer.

Le garde parut surpris par ce qu’elle lui avait montrée et lui demanda où elle avait trouvé ce médaillon.

- Je ne l’ai pas trouvé, une femme me l’a prêté, répondit Ariane agacée.

Alors le garde s’écarta et là laissa entrer dans le palais. Surprise par ce geste l’Elfe ne bougea pas d’un pouce guettant un piège. Pourtant rien ne vient, et le garde dont elle ne connaissait pas le nom, lui demanda de le suivre. Intriguée Ariane avança et l’autre se mit en marche. Alfir fit mine de les suivre mais d’un regard le garde sympathique l’en dissuada.

* Il doit être son supérieur où quelque chose de se genre* pensa Ariane.

Le supérieur donc, mena Ariane dans un dédale de couloirs richement décorés. Il vérifiait de temps à autres qu’Ariane le suivait bien et ne se perdait pas-ce qui aurait été assez facile-. Au bout de quelques temps, ils arrivèrent devant une immense porte en bois et le garde toqua.

[ Si tu pouvais dire que le garde sympathique est un ami ou quelque chose dans le genre, ce serait bien. Ca rendrait l’histoire plus « réelle » et expliqueraient pourquoi il a reconnu le médaillon. Mais si tu trouves autre chose ne te gêne pas ! ]

Nausicaa était dans son bureau. Enfin... Un de ses bureaux. Elle en avait plusieurs en effet, petit luxe qu'elle s'était accordé. Un près de la cour quand elle voulait entendre les bruits ambiants. Le second au contraire isolé au fond du palais quand elle voulait réfléchir en paix. Un autre en hauteur et à demi véranda, où il faisait toujours frais. Un autre encore près des chaufferies, bien qu'elle ne sente pas le froid. Et puis, il y avait le grand "bureau" qui était plutôt une salle où elle recevait les gens. Maintenant que la famille royale se résumait à elle seule, il y avait de la place dans ce grand palais. Cette pensée cynique revenait de temps en temps. Au fond, elle était triste d'avoir perdu ses parents aussi tôt, comme n'importe qui l'aurait été à sa place. Et elle regrettait de ne pas les avoir mieux connus. Mais qui aurait pu se douter qu'ils disparaitraient aussi vite ? Ils étaient tellement fort, surtout quand ils étaient ensembles... Quand elle avait appris la nouvelle, sa première réaction avait donc été une profonde stupéfaction. Même maintenant, elle se demandait encore ce qui s'était passé, les témoignages là-dessus restaient en effet assez flous. Elle les regrettait aussi pour une autre raison : elle s'était retrouvée obligée de gouverner très jeune. Elle s'en était remarquablement bien sortie et était une souveraine sage et avisée bien qu'un peu capricieuse par moments. Mais quelques conseils de gens plus expérimentés lui auraient été agréables. Mais de gens plus expérimentés qu'elle, il n'en restait plus... Revenons à nos moutons : Nausicaa était dans son bureau. Celui qu'elle avait choisi aujourd'hui était son préféré. La pièce qui lui servait de chambre quand elle avait environ 6 ans. Un endroit chargé de souvenirs pour elle... D'ailleurs, en ce moment, elle fixait le plafond, la tête remplies de pensées mi-nostalgiques, mi-philosophiques sur sa vie. Quelques coups frappés à la porte la firent revenir sur terre. Elle jeta un bref coup d'oeil aux fichiers qu'elle lisait avant de se mettre à révasser. Elle réunissait des témoignages et documents afin d'accuser les voleurs de la veille. A propos de ça, elle avait oublié de vérifier si Ariane était bien venue. Enfin, elle verrait cela plus tard.

-Entrez ! dit-elle enfin.

Miriaq entra, la fameuse Ariane derrière elle. La reine savait que l'elfe n'avait pas vu son visage, c'est pourquoi elle ne se méfia pas trop. Elle remarqua soudain la tête que faisait son ami et soupira profondément.

-Laisse-moi deviner, Alfir a encore fait du zèle, c'est ça ?
-Oui, reine Nausicaa.
-Tu me l'enverras dans mon bureau. Pas la peine de prendre cet air inquiet, je sais très bien pourquoi il déteste les elfes de sang. C'est pour ça que je veux lui parler.

Miriaq s'approcha d'elle et se penchant, il lui chuchota :

-Elle a votre médaillon, je l'a bien vu.
-Je voulais pouvoir la reconnaitre. Figure-toi qu'elle m'a bien aidé et qu'elle m'a empêché d'être blessée. Peut-être même qu'elle m'a ainsi sauvé la vie, qui sait ? Cela mérite bien une récompense, non ?

Nausicaa se redressa et fit signe à son capitaine le plus dévoué de s'en aller. Ce dernier s'inclina et partit, non sans faire un clin d'oeil complice et un peu admiratif à Ariane. Cette dernière n'avait visiblement pas entendu ce qu'ils avaient dits. Tant mieux.

-Tu peux t'assoir. Je m'excuse pour les réactions que tu as pu engendrer à cause de ton peuple. Les elfes de sang n'ont jamais été très appréciés mais maintenant qu'il y a eu cette affaire de vols et agressions dans les quartiers marchands, les gens se méfient encore davantage.

-Entrer! entendit Ariane.

Le garde qui l’accompagnait poussa la lourde porte, et pénétra dans la pièce. Ils se retrouvèrent dans un bureau de taille moyenne, mais bien éclairée. Un imposant bureau couvert de papiers en tout genre se trouvait au milieu, et une femme à l'air songeur s'appuyait dessus. Celle-ci poussa un profond soupir :

-Laisse-moi deviner, Alfir a encore fait du zèle, c'est ça ?
-Oui, reine Nausicaa.

Ariane arrêta d'écouter. Qu'avait dit le garde ? Reine Nausicaa ? Ariane la reconnaissait pour l’avoir vu en photos dans les journaux. Mais pourquoi diable l'avait-il emmené la voir ? Ce n’était pas elle qu’Ariane souhaitait voir ! Toute confuse et embrouillée l'Elfe voulait à présent se sauver d'ici en courant, et tant pis pour le médaillon. Pourtant quelque chose en elle la retînt tandis que le garde s'approchait de la reine. Ariane vit ses lèvres bouger mais n'entendit pas ses paroles. De toute façon qu'elle importance ? Il lui disait peut être qu'elle avait volé le médaillon ou je ne sais quoi encore. La reine lui répondit sur le même ton puis le congédia. Le garde - qui s'appelait Miriaq - lança un regard admiratif à Ariane et celle-ci lui répondit par un regard froid. Après tout, si il venait de signer son arrêt de mort autant se montrer digne.

-Tu peux t'assoir. Je m'excuse pour les réactions que tu as pu engendrer à cause de ton peuple. Les elfes de sang n'ont jamais été très appréciés mais maintenant qu'il y a eu cette affaire de vols et agressions dans les quartiers marchands, les gens se méfient encore davantage.

Ariane fut tout étonnée par ce que la fameuse reine venait de lui dire. Cette dernière c'était exprimée d'une voix douce qui parut familière à l'Elfe. Pourtant elle n'arrivait pas à mettre le doigt sur la personne qui avait cette belle voix. Décidant d'obtempérer Ariane s'assit tout de même, attendant avec un mélange d'étonnement et d'angoisse, la suite des évènements.

Ariane ne semblait pas ravie d'être ici... Elle se méfiait sûrement et après ce qui venait de se passer au portail, c'était tout à fait normal. Elle eut même un moment l'air froid et méprisant. C'était bien une elfe... Pourtant, en entendant ce que lui disait doucement la magicienne, elle parut surprise. A quoi s'attendait-elle ? Peut-être que Miriaq avait laissé échapper quelque chose au sujet du médaillon... Ou alors, elle ne savait pas ce qu'elle faisait ici, tout simplement. C'était l'hypothèse la plus probable étant donné qu'elle ne l'avait pas reconnue. Elle s'assit, pas seulement surprise à présent mais aussi effrayée. Qu'était-elle en train d'imaginer ? Nausicaa prépara son esprit et le propulsa vers celui de la jeune femme. Elle regarda rapidement les souvenirs récents. La pauvre avait vraiment dû se sentir mal à l'aise tout à l'heure, elle voulait voir à quel point. Et elle ne fut pas déçue. Avec un soupir, elle vérifia qu'Ariane se savait toujours pas qui était la mystérieuse inconnue. Puis elle regarda de nouveau les pensées récentes et constata que l'elfe pensait que le garde l'avait accusé de vol. Ayant sa réponse, elle se retira avec discrétion. Son interlocutrice n'avait rien senti. Nausicaa avait juste regardé dans le vague pendant un moment mais à part ça, il n'y avait eu aucun signe extérieur. Croisant les doigts, elle appuya son menton sur les mains et regarda Ariane, pensive. L'idée de la mystifier lui plaisait décidément. Elle allait jouer l'innoncente, histoire de prolonger un peu le jeu.

-C'est moi qui m'occupe de toi maintenant. Je vais voir ce que je peux faire pour toi. Mais j'aimerais d'abord savoir ce qui t'ammène ici, au palais. Miriaq, le garde qui t'a ammené ici, m'a vaguement parlé d'un médaillon... A qui appartient-il et comment est-il en ta possession ?

La Reine - qu'Ariane connaissait sous le nom de Nausicaa - ne parla pas tout de suite. Elle semblait pensive. A un moment donner son regard se perdit dans le vague et Ariane songea qu'elle était peut être en train d'imaginer quel serait sa sanction... Puis plutôt vivement, la reine se redressa et croisa les doigts pour mettre sa tête dessus.

-C'est moi qui m'occupe de toi maintenant. Je vais voir ce que je peux faire pour toi. Mais j'aimerais d'abord savoir ce qui t'ammène ici, au palais. Miriaq, le garde qui t'a ammené ici, m'a vaguement parlé d'un médaillon... A qui appartient-il et comment est-il en ta possession ?

L'elfe fut un instant décontenancer par ce qu'elle venait d'entendre mais se ressaisit vite. C'est d'une voix assurée qu'elle répondit à Nausicaa :

- Je ne sais pas à qui appartient ce médaillon, c'est pour lui rendre que je suis ici.

Puis son instinct d'Elfe prit le dessus et elle ne put s'empêcher d'ajouter avec un petit sourire narquois :

- Mais comment je l'ai eu ne vous regarde pas.

Guettant la réaction de Nausicaa, Ariane se demanda si la Reine lui infligerait le double de sa sanction en réponse à son insolence...

Nausicaa resta de marbre. Elle n'appréciait pas cette insolence, c'était vrai, mais il y avait des "circonstances atténuantes". Et puis, elle avait d'autres préocupations. Le moment semblait venu de lui dire la vérité. La vraie question était : comment ? Elle avait déjà une petite idée sur le sujet... Elle commença par répliquer d'un ton sec :

-Je crois au contraire que cela me regarde, de très près même. Je vais te le montrer si tu en doutes.

La reine se leva et alla dans un coin de la pièce. Il y avait là un épais paravent de bois orné de délicates peintures dont le rôle était de dissimuler une grosse armoire. Cette dernière contenait toutes les capes, les voiles et déguisements divers dont elle se servait pour se déplacer dans Uranusa incognito. Se glissant derrière le paravent, elle fouilla rapidement dans une pile de vêtements. Un sourire éclaira son visage quand elle eut trouvé ce qu'elle cherchait : la cape qu'elle avait utilisé la veille. Elle l'enfila, rabattit le capuchon sur son visage et noua la ceinture en cuir qui la gardait serrée autour de ses vêtements. Lentement, elle revint dans la pièce et se posta devant Ariane. De cette voix un peu étouffée qu'elle avait utilisé dans les tunnels, elle dit, moqueuse :

-Cela me regarde. Après tout, c'est moi qui t'avait demandé de venir me rendre le médaillon, non ?

Nausicaa fit glisser la capuche et dévoila son visage amusé par la situation, avant de s'assoir de nouveau à son bureau.

Ah. Ariane semblait vexée à présent. Elle n'avait pas dû apprécier la "surprise". Dommage, car elle, la reine, s'était beaucoup amusée. C'était une mauvaise habitude de mystifier les gens de cette manière, elle en était consiente, mais elle aimait ça et bien souvent elle n'avait pas le choix. Dans les missions du même genre que ce qu'elle avait fait la veille, il était indispensable pour elle de garder l'incognito. Enfin... Revenons à nos moutons. Dans ce cas-ci, le "mouton" est une elfe agacée voire même carrément énervée, qui garde un silence buté depuis tout à l'heure. Toujours sans dire un mot, elle enleva le médaillon et le tendit. Nausicaa le prit avec un signe de tête presque inperceptible en guise de remerciement et le remit à son cou. Une lueur verdâtre illumina un bref instant son cou avant de disparaitre. Elle soupira et posa la tête sur ses poignets, les poings retournés. Le silence commençait à devenir pesant. Ses yeux glissèrent sur les documents posés sur son bureau. Le dossier sur le dessus était celui de cette affaire justement. En le voyant, elle se rappela une autre chose qu'elle devait faire avec Ariane.

-Bien. Maintenant, parlons de ta récompense.

Nausicaa crut voir un mouvement de suprise chez son interlocutrice. Au cas-où, elle donna des explications :

-Tu m'as sûrement sauvé la vie. C'était déjà un acte noble qui méritait récompense. Etant donné que je suis ta reine, cet acte prend plus d'importance encore. Je souhaite donc te donner une récompense. Y a-t-il une chose que tu voudrais ?

La reine prit le médaillon et le remit à son cou, ce qui produisit une couleur verdâtre.

* C'est donc bien un médaillon magique * pensa Ariane.

Pendant qu'Ariane gardait un silence obstinée, Nausicaa sembla un instant las. Ariane songea que ce devait être difficile d'être une reine, surtout en ces temps de guerre... Devoir prendre des décisions mettant en jeu la vie de centaines de personnes, savoir rendre la justice... Rien que dit penser l'Elfe en avait le tournis. Tout à coup Nausicaa repris la parole:

-Bien. Maintenant, parlons de ta récompense.

* Ma récompense ? * pensa Ariane interloquée.

-Tu m'as sûrement sauvé la vie. C'était déjà un acte noble qui méritait récompense. Etant donné que je suis ta reine, cet acte prend plus d'importance encore. Je souhaite donc te donner une récompense. Y a-t-il une chose que tu voudrais ?

* Et moi qui pensait que j'allais mourir ! N'importe qui aurait pu faire ce que j'ai fait mais refusé un présent de la reine serait mal élevée. Et bien, voyons voir... Je ne vois rien là tout de suite... A moins que... *

L'Elfe de Sang réfléchissait à toute vitesse et trouva en un rien de temps ce qu'elle désirait. Ses yeux se posèrent brièvement sur le médaillon de la reine et elle le désigna d'un mouvement de tête avant de prendre la parole:

- Votre médaillon là me serait bien utile. Je comprendrais si vous ne voulez pas me le donnez. Après tout votre vie compte plus que la mienne et elle est aussi beaucoup plus menacée...

Ariane attendit patiemment la réponse de sa reine tout en espérant n'avoir pas été trop insolente.

Ariane eut d'abord la réaction évidente de surprise. Mais elle passa vite le choc et trouva tout aussi rapidement une bonne idée. Elle montra du menton le médaillon avant de s'expliquer plus clairement :

- Votre médaillon là me serait bien utile. Je comprendrais si vous ne voulez pas me le donnez. Après tout votre vie compte plus que la mienne et elle est aussi beaucoup plus menacée...

-Tu n'as pas tort mais en contrepartie, je suis plus forte. Ca reste équilibré. J'avoue que je tiens beaucoup à ce médaillon mais puisque ce c'est ce que tu désires, je vais te le donner.

Nausicaa enleva de nouveau son collier et le remit au cou de la jeune elfe. Une lueur verte apparut encore une fois mais mit beaucoup plus de temps avant de disparaitre. L'objet magique devait être en train d'assimiler totalement l'énergie physique et magique de son nouveau propriétaire, c'était toujours plus pratique pour les guérisons. Satisfaite, la reine joignit les doigts et resta un instant silencieuse, pensive. Son regard dériva vers la fenêtre. De l'autre côté, un oiseau volait, se posant un instant sur une tour puis sur un clocher, se laissant porter par le vent... Quand il eut disparu de son champ de vision, la magicienne se reconcentra sur son interlocutrice. Après avoir étudié un long moment son visage, elle reprit enfin la parole :

-Puis-je faire autre chose pour toi ? Un renseignement peut-être, une indication... Ou un objet. N'hésite pas, je te rappelle que j'ai une dette envers toi.

-Tu n'as pas tort mais en contrepartie, je suis plus forte. Ca reste équilibré. J'avoue que je tiens beaucoup à ce médaillon mais puisque ce c'est ce que tu désires, je vais te le donner.

* Très modeste cette reine... Pire que moi ! * pensa Ariane en rigolant intérieurement.

Nausicaa lui passa son collier et Ariane le mit à son cou. Une lueur - identique à celle qui venait de se produire - apparut mais mit un peu de temps à disparaître. L'elfe s’en demanda la raison. Peut être que le médaillon ne l'appréciait pas ? Pourtant elle l'avait porté durant la nuit et il ne c'était rien passer... Peut être qu'il réagissait différemment car il lui appartenait désormais ? Ariane mit fin à ses songeries d'un mouvement léger de la tête et se mit à observer attentivement Nausicaa. Celle-ci observait elle-même un petit oiseau voletant ça et là derrière la fenêtre. Elle semblait bien pensive... L'Elfe n'eut pas le temps de se demander pourquoi car la reine tourna la tête vers elle. Ariane baissa les yeux et se concentra sur ses mains, un peu gênée. Elle n'osa pas les relevées avant que la reine ne lui adresse de nouveau la parole :

-Puis-je faire autre chose pour toi ? Un renseignement peut-être, une indication... Ou un objet. N'hésite pas, je te rappelle que j'ai une dette envers toi.

-Si je puis me permettre N...ma Reine * A force de penser son prénom je vais finir par faire une gaffe * votre dette à été largement remplit ! Je ne souhaite rien de spécial... Sauf peut être savoir d'où vient ce médaillon ? * Zut, zut et re-zut ! Pourquoi ai-je demandé cela ? *

Ariane se mordit la langue et guetta la réaction de Nausicaa.

[HS pour Aléa-Syrah : j'ai bien parlé de Kyar, c'est fait exprès]

-Si je puis me permettre N...ma Reine, votre dette à été largement remplie ! Je ne souhaite rien de spécial... Sauf peut être savoir d'où vient ce médaillon ?

Nausicaa remarqua qu'Ariane avait buté sur le mot "reine". Elle ne put s'empêcher d'en sourire mais se reprit finalement. Il ne s'agissait pas de mettre l'elfe mal à l'aise. Elle fit cependant une réflexion à voix haute, tout en sachant que l'autre serait encore plus génée qu'elle ne l'était déjà.

-Tu peux m'appeler Nausicaa si tu préfères.

Après cela, elle réfléchit à ce qu'avait dit son interlocutrice ensuite. Contrairement à tant d'autres et bien que la reine lui ait fait comprendre qu'elle pouvait avoir pratiquement tout ce qu'elle désirait, elle avait affirmé que la dette avait été largement remplie. Sans qu'elle le sache, l'elfe de sang venait de faire un bond de géant dans son estime, alors qu'elle était déjà bien placée. Elle se reprit cependant, demandant d'où venait le médaillon. L'histoire de ce bijou était très liée avec celle de la magicienne et de celui qui le lui avait offert et englobait des choses trop personnelles pour en parler à n'importe qui. Mais Nausicaa ne pouvait pas s'indigner de cette curiosité innocente et tout à fait naturelle. C'est pourquoi elle accepta de répondre, assez évasivement cependant.

-Il m'a été offert par un certain Kyar. Il descendait d'une longue lignée d'elfes de sang, où le médaillon se transmettait de père en fils ou en fille. Mais pour des raisons que je ne dévoilerais pas, il n'a pas pu le transmettre et me l'a donc offert. Nous étions très amis. Nous le sommes toujours d'ailleurs mais ça fait un certain temps que je l'ai perdu de vue.

Nausicaa regarda fixement Ariane, qui semblait s'être remise de sa gène.

-Je te l'offre mais je sais qu'il aurait été d'accord avec moi.

La reine esquissa un sourire puis se reprit :

-Tu peux m'appeler Nausicaa si tu préfères.

Ariane acquiesça et baissa une nouvelle fois les yeux sur ses mains. Décidément cette reine lui faisait perdre tout ses moyens ! A chaque fois qu'elle parlait Ariane éprouvait de la gêne ou de la surprise, alors que d'habitude il était rare qu'elle éprouve ces deux sentiments. D'habitude elle était plutôt du genre impassible et forte... En pensant à cela Ariane releva la tête et fit face à Nausicaa. Après tout cette reine était une personne comme une autre avec juste un peu plus de pouvoir -dans les deux sens du terme-. Nausicaa parut hésité puis reprit la parole :

-Il m'a été offert par un certain Kyar. Il descendait d'une longue lignée d'elfes de sang, où le médaillon se transmettait de père en fils ou en fille. Mais pour des raisons que je ne dévoilerais pas, il n'a pas pu le transmettre et me l'a donc offert. Nous étions très amis. Nous le sommes toujours d'ailleurs mais ça fait un certain temps que je l'ai perdu de vue.

Ho! Un Elfe de sang! Et bien ont peu dire que Nausicaa les appréciaient...

*Mais peut être qu'il serait fâché d'apprendre que Nausicaa me l'a donné ? *[b] pensa Ariane, tout à coup inquiète.

Comme si elle avait lu dans mes pensées la reine enchaîna :

-Je te l'offre mais je sais qu'il aurait été d'accord avec moi.

- Ho...

Ariane rougit un peu sous le compliment - ça non plus se n'était pas habituelle !- et poursuivit :

- Je vous remercie de me l'avoir accordé Nausicaa. Mais je ne vais peut être pas vous prendre plus que cela votre temps.

Ariane rougit un peu mais se reprit avant de poursuivre, ne laissant pas au silence le temps de s'installer.

- Je vous remercie de me l'avoir accordé Nausicaa. Mais je ne vais peut être pas vous prendre plus que cela votre temps.

-Très bien, tu peux t'en aller. Mais avant j'aimerais te demander un service, si ça ne te dérange pas. Etant donné que tu vas sûrement être en contact avec des elfes de sang, que tu vas loger près d'eux, bref, que tu passeras du temps avec eux... Je voudrais que tu me donnes des informations sur eux. Je ne te demande pas de les espionner ni de dénoncer ceux qui vont partir si tu ne le veux pas. Mais je veux que tu me tiennes au courant, notamment au niveau de leurs relations avec les autres peuples. La réputation de ton peuple se dégrade comme je te l'ai déjà expliqué. Tu as pu le voir par toi-même d'ailleurs. J'aimerais autant qu'il n'y ait pas de problèmes, ni trop de discrimination. J'ai bien peur que d'autres informateurs ne soient pas aussi fiables que tu le seras toi. Tu n'es pas obligée d'accepter mais j'admets que ça me rendrait service. Si tu es d'accord, tu peux commencer à observer, c'est moi qui te contacterai de nouveau pour avoir des informations. Dans tous les cas, que tu dises oui ou non, je voudrais t'éviter une scène comme tout à l'heure, devant le portail.

Après cette longue tirade, Nausicaa se tut enfin, regardant attentivement Ariane. Prenant soudain consiente qu'elle pouvait être mal à l'aise, la souveraine baissa les yeux et en profita pour retirer sa cape et la plier avec soin. Au bout d'un moment qui lui sembla long, elle leva de nouveau la tête.

-Alors ?

-Très bien, tu peux t'en aller. Mais avant j'aimerais te demander un service, si ça ne te dérange pas. Etant donné que tu vas sûrement être en contact avec des elfes de sang, que tu vas loger près d'eux, bref, que tu passeras du temps avec eux... Je voudrais que tu me donnes des informations sur eux. Je ne te demande pas de les espionner ni de dénoncer ceux qui vont partir si tu ne le veux pas. Mais je veux que tu me tiennes au courant, notamment au niveau de leurs relations avec les autres peuples. La réputation de ton peuple se dégrade comme je te l'ai déjà expliqué. Tu as pu le voir par toi-même d'ailleurs. J'aimerais autant qu'il n'y ait pas de problèmes,ni trop de discrimination. J'ai bien peur que d'autres informateurs ne soient pas aussi fiables que tu le seras toi. Tu n'es pas obligée d'accepter mais j'admets que ça me rendrait service. Si tu es d'accord,tu peux commencer à observer, c'est moi qui te contacterai de nouveau pour avoir des informations. Dans tous les cas, que tu dises oui ou
non, je voudrais t'éviter une scène comme tout à l'heure, devant le
portail.


Après le petit discours de la Reine, Ariane se mit à réfléchir. D'un côté si elle disait oui, elle pourrait être souvent en contact avec la Reine et cela lui plaisait grandement, car bien qu'elle soit honnête elle restait une Elfe de sang et était donc d'instinct intéressée. Mais d'un autre côté Ariane ne voulait pas passez pour une traîtresse auprès des siens. En même temps si elle donnait des informations sur les Elfes de sang à Nausicaa peut être que cela aiderait à faire cessez la guerre et a renverser Hélios...
Elle était partagée entre les siens et la Reine, même si celle-ci lui avait bien dit qu'elle ne serait pas obligée de dénoncer les traîtres de son peuple... Mais avait-elle vraiment le choix ? Si elle refusait, qu'allait-elle faire de sa vie? Bien sur elle devrait toujours se trouver un petit boulot mais au moins elle aurait la Reine à ses côtés... Enfin du moins si elle réussissait à tirer des infos satisfaisantes de son peuple... Ariane regarda autour d'elle et vit la Reine retirer sa cape pour la plier avec soin. Cette dernière semblait tellement calme et sage...

- Alors ? lui demanda Nausicaa en la tirant de ses pensées.

- Et bien... -Elle prit le temps de choisir ses mots sachant qu'elle ne pourrait plus revenir en arrière- je pense que c’est dans mes cordes…

Puis un détail la titilla et elle ajouta :

-Cependant, j’habite assez loin du palais et … enfin il faudrait que je vende ma maison, et que je vienne m’installer par ici mais c’est tellement cher…

Ariane avait dit sa pour elle-même mais elle avait parler tout haut car elle avait voulut continuer sur sa lancée .
L’Elfe se rendit vite pourtant compte qu’elle venait de demander à Nausicaa si elle pouvait la loger. La honte la submergea et elle baissa les yeux.

-Si c'est ça qui te déranges, je connais une maison dont le propriétaire va bientôt partir en voyage. Il cherche quelqu'un pour garder sa maison, si tu lui fais une bonne impression, il te choisira. Elle est plus proche du palais mais tout de même un peu éloignée. Tu comprendras qu'il vaut mieux garder nos rapports le plus secret possible.

Nausicaa soupira en jetant un coup d'oeil dans la cour, où un cadran solaire apparaissait. Elle devait voir le garde de tout à l'heure pour lui sonner les cloches et puis il y avait ce dossier à finir de toute urgence... En clair, elle devait terminer cet entretien au plus vite.

-Je prends ta réponse pour un oui. Malgré tout, je te laisserais quelques jours de réflexion, tu en profiteras aussi pour prendre tes dispositions. Pas la peine de revenir me voir, ce serait prendre un risque inutile. Au bout d'une semaine, laisse une bougie allumée à la fenêtre de ta chambre toute la nuit si c'est oui. Si c'est non, il n'y aura aucune lumière.

Si elle ne pouvait pas se déplacer en personne, elle enverrait une personne de confiance. Ce ne serait pas ça qui lui poserait un problème...

-Bien. Sur ce, je ne veux pas te chasser mais j'ai du travail. Un conseil, prends le petit escalier à gauche en sortant, il donne sur une rue à l'arrière. Ce sera plus pratique, tu ne penses pas ?

Nausicaa garda le visage froid mais ses yeux souriaient, complices. Puis elle baissa la tête vers les papiers de son bureau et cette impression disparut.

-Si c'est ça qui te déranges, je connais une maison dont le propriétaire va bientôt partir en voyage. Il cherche quelqu'un pour garder sa maison, si tu lui fais une bonne impression, il te choisira. Elle est plus proche du palais mais tout de même un peu éloignée. Tu comprendras qu'il vaut mieux garder nos rapports le plus secret possible.

-Bien sur, répondit Ariane.

La reine poussa un léger soupir et jeta un coup d'œil par la fenêtre.

-Je prends ta réponse pour un oui. Malgré tout, je te laisserais quelques jours de réflexion, tu en profiteras aussi pour prendre tes dispositions. Pas la peine de revenir me voir, ce serait prendre un risque inutile. Au bout d'une semaine, laisse une bougie allumée à la fenêtre de ta chambre toute la nuit si c'est oui. Si c'est non, il n'y aura aucune lumière.

- Bien, se répéta Ariane.

* C'est donc si dangereux que cela de fréquenter la reine ? * s'étonna Ariane. * Evidemment puisque je suis une Elfe de sang et pire une espionne...* jeta l'Elfe amère.

-Bien. Sur ce, je ne veux pas te chasser mais j'ai du travail. Un conseil, prends le petit escalier à gauche en sortant, il donne sur une rue à l'arrière. Ce sera plus pratique, tu ne penses pas ?

- Oui, répondit Ariane en se levant.

La reine ne répondit pas et baissa les yeux vers son travail, d'un air résigné. Voyant que l'entretien était terminé Ariane sortit prestement de la pièce, en refermant délicatement la porte derrière elle. Elle se retrouva dans le couloir, et regarda autour d'elle. Personne en vue. L'Elfe de sang se dirigea sur la gauche et repéra une petite porte dans le mur qu'elle n'avait pas remarqué en arrivant. Elle l'ouvrit et se faufila dedans. Il y faisait aussi noir que dans une cave, bien que ça et là des torches soient accrochées. Au bout d'un certain temps, elle arriva dans un tournant et une violente lumière l'aveugla un instant. Lorsqu'elle s'y fut habituée, l'elfe rouvrit les yeux. Elle se trouvait désormais dans une petite ruelle sombre et peu passagère. Seul un lutin dormait dans un coin en ronchonnant…


[ Je pense que le topic est fini. Où dois-je aller ? Dans le quartier des habitations ? ]

[Topic terminé, tu peux aller où tu veux maintenant.]

[Oui mais je retourne au quartier d'habitation en disant que je suis plus près du chateau ? ]

[Ce serait bien que tu racontes le déménagement et puis si tu mets la bougie ou pas...]