Cela faisait un bout de temps que Mazëlia n'était pas allée dans les Jardins suspendus, mais rien n'avait changé. Les jardiniers qu'elle avait employé faisait toujours aussi bien leur travail et les énormes fruits embaumaient presque plus que d'habitude. Pourtant, la souveraine n'était pas vraiment heureuse. Elle se sentait tourmentée. La menace d'une guerre avec Uranusa, Hélios ou même les deux était si forte qu'elle n'arrivait pas à se concentrer sur le goût du litchi qu'elle avait croqué distraitement. La jeune femme (du moins en apparence) était arrivée dans une allée bordée de pelouses et d'arbres encore jeunes. Le chemin en rejoignait trois autres, formant un croisement au centre duquel une fontaine glougloutait. Non de là se trouvait un banc sur lequel Mazëlia s'avachit. Elle soupira et tripota une mèche de ses cheveux en réfléchissant. Non, vraiment, elle ne savait pas quoi faire. Le seul moyen pour se débarrasser de cette vermine d'Hélios et de tout ceux qu'ils avaient rejoint était de leur déclarer la guerre. Mais elle redoutait les pertes que cela engendrerait. Déjà, les Anges étaient en voie d'extinction... Pour cette raison, elle préférait s'en tenir à la défense et à l'anticipation des guerres, malgré l'agacement que cela provoqué en elle. Elle avait l'impression d'être inactive. En plus, depuis plusieurs jours, elle n'avait reçu aucun rapport de ses espions, ou alors juste quelques paroles disant que rien n'avait évolué. Elle aurait voulu avoir recourt à un lutin, ces merveilleux architectes, pour édifier des murailles et autres autour des villes mais ils étaient ennemis. La paix n'existait plus entre Solaria et Uranusa. La reine soupira à nouveau, souriant à peine à la caresse du vent sur sa peau quand...
Un bruit la fit se relever brusquement, en sursaut. Presque immédiatement, elle dégaina son sabre, évaluant l'espace nécessaire à un combat ou à une fuite, gravant dans son esprit le terrain et les issues. Son regard d'aigle se posa ensuite dans les cachettes éventuelles. Le feuillage des arbres était touffu et elle craignait de ne pas voir un ennemi qui aurait pu s'y trouver...
- Montrez-vous ! ordonna-t-elle autoritaire, ses yeux scrutant encore autour d'elle.
Elle ne vit rien et finit par se rasseoir, sans pour autant ranger son sabre.
*Je dois être parano... Si ça se trouve, c'est juste un animal, ou alors des amoureux cachés dans un coin. Tout le monde n'a pas de mauvaises attentions, je suis bête ! Mais tout de même... Toute cette tension... Il faut bien que je me méfie.*