La Foire au Bric-à-Brac

Driiign ! La sonnerie stridente du réveil retentit.
Riwan ? Matinal ? Passez votre chemin, vous avez dû vous tromper de personne ! Le nain ne s'était réveillé qu'à neuf heures ce matin, frais comme une rose et très en retard à son travail. Enfin, en retard... En tant que patron de sa boutique, Riwan n'avait pas d'horaires à respecter, les fixant lui-même et les changeant aux besoins. Aussi son "bazar" ouvrait-il habituellement vers le dix heures du matin pour fermer à six heures de l'après-midi. Mais on n'est paresseux ou on ne l'est pas, et le marchand préférait gagner plus d'argent en arnaquant ses clients plutôt qu'en faisant des heures supplémentaires.
Bondissant de son lit, il s'approcha de la fenêtre et constata qu'il avait neigé. La pelouse de sa maison était entièrement blanche et le givre faisait miroiter la petite mare au fond du jardin. Les flocons ne tombaient plus, mais ils avaient été assez abondants cette nuit pour alourdir les branches des arbres qui ployaient vers le sol avec force craquement. Nul doute qu'il faisait froid, et Riwan craignait déjà pour son derrière habitué à être au chaud. Sa boutique était, bien entendue, chauffée, mais le problème concernait le trajet. De même, les gens à sortir pour aller dans sa boutique seraient sans doute peu nombreux. En d'autres termes, une journée pourrie s'annonçait.
Après un brin de toilette et un copieux petit déjeuner, le nain se risqua dehors. Avec soulagement, il vit qu'il ne sentait pas le froid ni le vent glacé qui soufflait. Et cela se comprend... Il fallait voir l'attirail avec lequel le petit frileux s'était vêtu ! Un manteau de fourrure, à priori bien trop grand et trop lourd pour quelqu'un de son espèce, recouvrait deux polaires et un pull de laine. Ses bottes fourrées montaient jusqu'à ses genoux sur un pantalon que l'on devinait extrêmement chaud. Gants, écharpe, cache-nez et bonnet complétaient cette tenue assez... Exagérée. Si vous ne visualisez toujours pas bien Riwan, essayez de vous représenter quelqu'un allant au pôle nord...

La boutique du nain, encastrée entre deux autres échoppes, ne payait pas de mine malgré une couche de peinture neuve. Elle se situait dans le quartier du commerce, comme toutes les autres boutiques, et sa porte derrière donnait sur une petite ruelle mal pavée. Ce fut par-là Riwan y pénétra avant de se décharger de son sur-plus d'habits.
"La Foire au Bric-à-Brac", puisque tel était le nom du "souk", regorgeait de toutes sortes de choses n'ayant aucun rapport évident entre elles. Toutefois, la vitrine présentait exclusivement des armes dont une belle quantité de poignards, ce qui se vendait bien en ce temps de guerre. L'intérieur, quant à lui, était chaleureux et accueillant bien qu'un peu fouillis. Derrière un comptoir sculpté en bois de chêne, vernis et ciré, se trouvais une chaise trèèès haute et un tabouret. Riwan monta sur le tabouret afin de se hisser sur la chaise qui lui permit d'atteindre une hauteur respectable, ou, au moins, de voir ses clients. Légèrement paranoïaque, il ouvrit avec prudence un coffret de bois posé sur le comptoir et contempla longuement les pièces qui brillait à l'intérieur. Puis, entendant le son cristallin du carillon qu'il avait installé, il le referma brusquement.

- Bonjour et bienvenue à la Foire au Bric-à-Brac. On trouve de tout ici ! Mais si je peux me permettre de vous aiguiller... Que désirez-vous ?

Le nain avait prononcé la phrase avec automatisme, sans même regarder la personne ayant pénétré dans sa boutique. Il était plongé dans la contemplation d'un noeud de bois sur le coffret contenant l'argent. Une écharde en partait. Il faudrait qu'il la retire, un contenu aussi précieux ne méritait pas que son récipient est une telle apparence. Et puis, il risquerait de se la planter dans le doigt la prochaine qu'il l'ouvrirait et ça lui ferait un mal de chien.

Après son dernier méfait, Arkas avait jugé bon de laissé une ombre de peur sur le Volcan de Ré et s'était attelé à rejoindre la capitale de Solaria, une ultime insulte pour la reine. Le temps avait été clément et le chemin tranquille. Quelques champs, de petits bourgs isolés, mais au fur et à mesure qu'il progressait en direction de la cité, ceux-ci devenaient rares et de grandes villes, surprotégées apparaissaient. C'était avec regret qu'il devait être discret devant les patrouille de protection urbaine. Alors qu'il s'était toujours arrangé pour laisser une trace de son passage dans la campagne, il allait devoir jouer plus finement en ville.
« Ce sera drôle » l'avait rassuré son ombre, mais hélas, la capitale serait d'avantage une forteresse qu'autre chose. Mais quelle que soit la ville, la reine n'était pas omniprésente.

Il rentra dans la capitale une nuit et s'arrêta dans une auberge. Il paya avec de l'argent volé dans un village voisin et tenta de dormir.
Mais rien n'y fit. Son sang palpitait dans ses veines. Il suait à grosse goutte et son visage émacié se creusait d'avantage que de coutume. Ses mains tremblèrent et la voix fluette qui lui servait de compagnon revint plus forte que jamais. Il ressentait une sorte de manque. Il n'avait pas vu de sang depuis trop longtemps. Il s'installa devant un miroir pour trouver un réconfort en lui-même, mais il n'y trouva rien d'autre que son regard souligné par des cernes, flétrissures infamantes qui gâchaient sa beauté naturelle.
Il dégaina son épée comme pour se calmer et serra la lame très fort dans sa main droite. Il sentit le liquide chaud lui couler le long du bras et soupira un grand coup, laissant la tension redescendre au rythme du filet rougeoyant.
Une fois parfaitement calmé, il laissa sa lame sortit et alla se recoucher.
Le matin arriva très tôt et les bruits de la ville qui se réveille tira Arkas de son sommeil. Il se leva du mauvais pied et quitta l'auberge très tôt. Son épée au côté, il parcourut la rue des boutiques et en chercha une, suffisamment fournit et qui n'attirerait pas les forces de l'ordre. Il trouva son bonheur dans une boutique assez quelconque, à la vitrine foisonnante de bibelot et de dague bon marché. Il regarda les horaires et s'aperçut qu'ils ne concordaient en rien avec ce qu'il avait l'habitude de voir. Mais à tout hasard, il poussa la porte et un carillon cristallin agressa son ouïe.
Les allées étaient assez étroites pour lui et les étagères portaient vaillamment des montagnes d'objets.
Soudain, une voix mécanique lui lança une sorte de salutation rituelle et banale.
Il tourna son visage vers le comptoir et découvrit un nain avec une boîte en bois. Encore une curiosité de la nature s'était-il dit, mais qui n'avait rien à voir avec le nain moyen, affublé d'un étrange manteau.

« Qu'il est comique, lança son alter-ego. »

-Pathétique plutôt, siffla-t-il en toisant le vendeur.

Arkas lui lança un sourire pincé agrémenté d'un soulèvement écœuré de sa narine droite.

-Nous désirons particulièrement une nouvelle arme. Qu'auriez-vous à nous proposer, nain?

Riwan, après avoir prononcé sa phrase de manière mécanique, daigna enfin lever le visage. Il avait devant lui un homme plutôt grand, assez beau, aux cheveux très blancs et à l'allure fière. Un Feu-Follet, sans doute. Le personnage avait l'air méprisant, ce qui irrata le Nain. Mais il avait appris à ne pas laisser le paraître, les clients étant des clients, et ce fut donc d'un air mielleux qu'il répondit à son sourire crispé, avant qu'il demande :

-Nous désirons particulièrement une nouvelle arme. Qu'auriez-vous à nous proposer, nain ?

Ce "nous", alors que le présumé Feu-Follet était seul, était tout simplement exaspérant, de même que l'appelation de "nain" lâchée du bout du lèvres, comme si l'inconnu craignait qu'en la disant, il ne se salisse la langue.

*C'est bien ma veine ! D'abord un temps de chien qui réveille mes rhumatismes, ensuite un client acâriatre comme pas deux, qui ne me dit rien qui vaille ! Dieu sait que les bourgeois, je les fréquente, et tous sont d'un mépris et d'une élégance de "pouêt pouêt ma chère" comme disait ma regrettée mère... Mais lui semble les surpasser, et regardez-moi un peu ce regard qu'il lance autour de lui, et ce nez plissé ! J'espère qu'au moins il a une bourse pleine, çui-là !*

- Tout dépend de ce que vous désirez. Ma boutique regorge d'armes de toutes les variétés, et de bonne qualité, dois-je dire (geste circulaire et sourire pas peu fier). Il vous faudra donc être plus précis. Je ne suis pas devin, voyez-vous.

Riwan ponctua ses paroles d'un sourire sacarstique, qu'il se hâta cependant de faire disparaître. L'aura de danger qui se dégageait du personnage, et sa devise selon quoi il fallait être agréable pour soutirer quelques pièces le firent changer d'attitude. Il reprit ses manières mielleuses et, il faut bien l'avouer, un peu sournoises, offrant son plus beau sourire au Feu-Follet :

- Je vois que vous avez déjà une épée. Vous préfèrez peut-être une arme plus courte, plus discrète ? J'ai ici différents modèles de dagues qui vous satisfairont peut-être...

Le Nain sauta à bas du tabouret et, évoluant entre les étagères croulantes d'objets divers, il s'approcha d'une table où divers poignards et dagues, abrités d'une mince vitre, resplendissaient.

Le nain était pour le moins intriguant. Il était capable des phrases les plus commerciales associées à d'autres, sincèrement vexantes. Arkas décida toutefois de laisser sa chance à cet être et lui répliqua avec sa voix la plus froide:

-Nous nous doutons parfaitement que vous n'êtes pas devin, autrement nous n'aurions pas à vous adresser une quelconque demande.

Il passa un doigt le long de sa cicatrice et eut un sourire sadique. Le nain lui présenta des dagues.

-Notre bras est suffisamment long pour porter une épée maître nain. Nous aimerions une arme plus inhabituelle, inflammable plusieurs fois de préférence.

Il lui revint alors l'image d'un dresseur d'animal qu'il avait croisé au détour d'un cirque, aux abords du Volcan de Ré.

-Un fouet par exemple, rajouta-t-il en regardant ailleurs.

« Parfait pour dresser les autres à l'obéissance, rit sa voix intérieure. »

-S'il en reste quelque chose, répondit-il tout haut.

Il se retourna vers le petit personnage et ne daigna pas même lui adresser un regard. Après tout, si la nature les avait doté d'une telle ingratitude verticale, c'était sûrement pour ne pas offusquer le regard des autres.

-Disposez-vous donc d'un article pouvant nous satisfaire?

Il considéra une dague, la prit par le manche comme si c'était un mouchoir usagé et la lâcha avec la même nonchalance.

-Nous nous doutons parfaitement que vous n'êtes pas devin, autrement nous n'aurions pas à vous adresser une quelconque demande.

La voix était froide, voir glaciale. Pour ce frileux de Riwan, elle était surtout désagréable. Il regarda son client effleurer une longue balafre qui ornait son visage, un sourire plein de sadisme étirant ses fines lèvres. Il était vraiment étrange. Un instant, devant le concentré de mépris et de danger qu'il dégageait, le Nain eut un étrange pressentiment : le pressentiment que le Feu-Follet en face de lui servait Hélios. Il chassa cette impression, non sans difficulté. Des gens que personne n'apprécie, on en croise partout, ils ne sont pas des traîtres pour autant. Et si jamais le petit marchand avait deviné juste, et bien... Il ne lui restait qu'à se taire.

-Notre bras est suffisamment long pour porter une épée maître nain, enchaîna le personnage, ne daignant même pas regarder son interlocuteur, méprisant malgré la notion de "maître". Nous aimerions une arme plus inhabituelle, inflammable plusieurs fois de préférence. Un fouet par exemple.

Riwan n'avait pas le temps de s'étonner qu'il ajoutait, étrangement :

- S'il en reste quelque chose bien sûr. Disposez-vous donc d'un article pouvant nous satisfaire ?
- Certainement, certainement ! assura le marchand avec une assurance qui ne lui ressemblait pas.

L'individu ne lui avait toujours pas adressé le regard, et il savait pourquoi : baisser les yeux pour pouvoir le fixer lui aurait coûté un effort trop grand et trop inutile. Mais il allait lui montrer que, nain ou pas, il était un bon marchand. Au moment où il se faisait cette réflexion, une dague ricocha au sol. Riwan chercha quelques instants un moment de la récupérer sans se baisser (il ne voulait pas paraître encore plus petit qu'il ne l'était déjà), mais n'en trouvant pas, il la ramassa et la remis sur son socle avec un sec :

- Prière de ne pas toucher la marchandise qui ne vous intéresse pas.

Le Nain, en cet instant, peinait quelque peu à se reconnaître : ce comportement bravache et fier n'était pas son genre. Mais môssieur l'avait cherché, et môssieur l'avait trouvé.
Il se dirigea vers l'arrière-boutique, déambulant entre les étagères et les cartons, parfaitement à son aise dans le capharnaüm ambiant. Après une recherche poussée en direction de ce qu'il appelait "l'espace fourre-tout", où il accumulait les objets étranges et invendables, il finit par trouver un fouet. D'un manche orné de topazes partait une lanière de cuir qu'on devinait mordante. Riwan rejoignit son client, et ne put résister à la tentation de le narguer quelque peu, dérobant le fouet à sa vue au moment où il tendait la main.

- Si vous êtes intéressé, messire, ce sera dix sous d'or. Oh, je suis conscient que ce prix est élevé, mais voyez les topazes, la finesse du cuir !

[ce serait bien que tu refuses de payer et commence un petit carnage, Palatina pourrait alors intervenir, non ? édit : je viens de me rendre compte que j'ai posté avec le mauvais compte, désolé...]

Le comportement du nain termina d'achever le calme relatif de l'égo d'Arkas qui prit entièrement le dessus sur son « bon sens ». Son regard devint plus noir que jamais. L'actuel Arkas repartit de l'autre côté du miroir et l'illusion qui lui servait de fidèle servante prit possession de son corps. Sa voix sembla transformée par la seule submersion de cruauté.

-Qu'il est comique, qu'un petit rasibus ose prendre Arkas Veleniel de haut.

Il fit claquer sa cape en arrière et posa sa main sur la garde de son épée.

-10 pièce d'or, pour la beauté? Mais nous n'avons que faire du rutilante apparat de l'arme tant qu'elle peut prendre une vie, nous nous moquons de la matière tant qu'elle nous permet de semer la mort!

Il s'approcha du vendeur, dégaina son épée et embrasa sa main libre. Son sang palpitait à l'unissons et l'illusion lui sursaturait incessamment à l'oreille « Brûle-le, brûle sa boutique, brûle, brûle... »

-Vous croyez au pouvoir de l'or nous imaginons, alors laissez-nous vous présenter le pouvoir du feu, divinité à la portée des êtres divins! Vous osez vous interposer face à la toute puissance et crachez à son visage, mais prenez garde au retour de flamme.

Un rire nerveux sortit malgré lui de sa gorge tendue à l'extrême.
Il posa sa main sur une étagère en bois qui prit feu avec délicatesse. Bientôt songeait Arkas, la boutique ne serait plus qu'un tas de cendre. Il imaginait les cris prochains du nain et sa probable tentative désespérée de lui échapper. Un sourire cruel défigura son faciès taillé à même la haine et il commença à brandir son épée. Le reflet du feu sur le visage du nain que transmettait la lame blafarde renda&it le spectacle absolument délectable.

« Bienvenu en ville, lui bourdonna sa voix intérieure en riant. »

Il ne put lui-même résister à un éclats de rire devant le visage du nain.

-N'oublies pas de saluer l'au-delà de ma part, je vais y envoyer du monde prochainement...

Entre la multitude des solariens, la nouvelle sous-capitaine Palatina Mhystios avançait difficile et très lentement. Les gens se basculaient, se criaient et la jeune Zark avait du mal à démander la direction de la Foire au Bric-à-Brac, l'endroit que la reine lui avait récommandée pour acheter des petites choses.
Seulement un nain et une Zark avaient été capables de lui indiquer le bon chemin. Selon ses calculs, elle était à seulement 200 mètres du commerce [on peut dire comme ça?], et heureusement la rue était un peu moins réplète de gens.
Pourtant, Palatina ne se sentait pas à l'aise. Elle se sentait observée, comme si quelqu'un était en train de l'épier...

*C'est pas possible... personne ne sait qui je suis! Pff, dernièrement je suis un peu trop paranoïaque*
Mais une petite voix intérieure très pésimiste lui murmurait que l'autre fois, près du Fleuve Rouge, elle avait eu une imprésion similaire et qui avait eu raison...

Elle se rassura un peu en passant la main par son épée, qu'elle avait emmenée pour la montrer au marchand en cas de besoin. Elle regarda dans tous les sens, en juste un moment elle cru apercevoir un Zark qui la regardait fixement, mais un seconde après il se perdit dans la foule. Elle continua à avancer plus méfiante, en essayant de retrouver l'homme, mais celui ci, si vraiment il était en train de la suivre, avait pris des mesures lui aussi.
Enfin, elle était à seulement deux commerces de distance. Elle sentit à nouveau que quelque chose clochait, mais ce n'était pas sur le Zark, mais sur le rire horrible qu'elle entendu juste à deux commerce de distance... Personne parut se rendre compte, ou au moins, personne lui donna importance.
Palatina essaya de marcher plus rapidement, mais c'était bien difficile. Elle bascula quelques personnes qui lui crièrent quelque chose, pas avec bonne intention, surement.

Elle rentra dans le local; déjà la fumée inondait l'air, et le feu avait commencé à se propager par deux étagères. Au centre l'habitation, un feux-follet d'une apparence qui n'augurait rien de bon était le dos tourné vers la porte, et parlait à quelqu'un, mais la jeune ne distinguait qui c'était. Le premier avait une épée, et parlait avec le deuxième, mais son ton annonçait des problèmes. La Zark dit d'un ton menaçant:

-Qui êtez vous, et qu'est ce qui c'est passé ici?! -puis ajouta, bien que la situation était claire sur le point que le feux-follet n'allait pas obeir- et éteignez immédiatement ce feu!

Elle se mit en garde et prit son épée avec l'agilité de quelqu'un qui le fesait très régulièrement.

Au moment où il déroba le fouet à la vue de son client, Riwan comprit qu'il avait fait une grosse, grosse, très grosse erreur. Cela se vit confirmer par les paroles du personnage :

-Qu'il est comique, qu'un petit rasibus ose prendre Arkas Veleniel de haut. 10 pièce d'or, pour la beauté? Mais nous n'avons que faire du rutilante apparat de l'arme tant qu'elle peut prendre une vie, nous nous moquons de la matière tant qu'elle nous permet de semer la mort!

Sa main, sur la garde de l'épée, n'était pas très rassurante. Et ce qu'il venait de dire encore moins. Semer la mort ? Des malades, le Nain ne comptait plus le nombre qu'il en avait reçu dans sa boutique. Tous avaient les yeux brillants de convoitise et n'hésitaient pas à lécher une lame ou à s'entailler, regardant le sang couler avec béatitude. Mais aucun n'avait enflammé son poing comme venait de le faire Arkas et fait battre si vite le cœur de Riwan qui, saisi d'horreur, ne pouvait même plus bouger.

-Vous croyez au pouvoir de l'or nous imaginons, alors laissez-nous vous présenter le pouvoir du feu, divinité à la portée des êtres divins! Vous osez vous interposer face à la toute puissance et crachez à son visage, mais prenez garde au retour de flamme.

"Êtres divins", "toute puissance", "retour de la flamme"... Les propos absurdes et prétentieux du Feu-Follet aurait sans doute fait vomir le vendeur s'il n'avait pas vu la main enflammée se poser sur une étagère. Sa marchandise ! Un mélange d'horreur et de colère empourpra son visage, arrachant un rire mauvais au pyromane. Il se mit à parler mais Riwan n'écoutait plus. Ce n'était pas ses objets qui brûlaient, mais les efforts déployés pour les réunir, les ruses, les bassesses qui l'avaient poursuivi en rêves, les verres de vins échangés avec d'autres vendeurs, les rires et ses moments d'ivresse, de joie, en voyant qu'il pouvait enfin ouvrir son commerce, qu'il avait suffisamment de marchandise. Les flammes se propageaient et s'élevaient en réveillant les souvenirs du Nain. La concurrence rude, trop rude, contre son père et le désespoir de sa mère, l'absence de ses deux sœurs, les bêtises de son petit frère avec les autres voyous du quartier. Puis la paix impossible avec son père, tout aussi impossible que le retour des deux filles et le rattrapage éducatif du frérot... Sa mère qui partait sans un mot pour ne plus revenir... Les années dans une maison poussiéreuse, à manger des plats tout faits en songeant "Maman, pourquoi m'as-tu quitté ?"... La mort de son père, son frère qui partait, lui qui héritait, menait enfin son commerce tranquille. Et l'incendie de ce dernier.

-Qui êtes vous, et qu'est ce qui c'est passé ici?! et éteignez immédiatement ce feu!

Riwan sursauta, et reprit enfin ses esprits. La nouvelle venue était une belle Zark au teint plutôt clair et à l'air déterminé, qui avait dégainé une épée avec aisance.

- Je suis le marchand, s'écria aussitôt le nain, et il fait brûler ma boutique ! S'il vous plaît...

Il s'interrompit, toussant et toussant. Les rideaux de la fenêtre furent arrachés par sa main potelée, et collés sur son visage. Il respira alors un peu mieux. Arkas s'était détourné et un combat allait suivre, c'était quasiment certain, tout aussi certain que le fait que Riwan serait inutile. Il devait éteindre le feu qui se propageait, mais comment ? Il entreprit d'arracher une nouvelle volée de rideaux pour taper les flammes dansantes, complètement sorti de ses souvenirs sombres, pendant que...

[ce serait bien qu'Arkas réponde, puis Palatina, puis moi et ainsi de suite sauf s'il y en a un qui tarde trop]

Une voix féminine brisa l’élan d’Arkas qui baissa un peu son épéeet leva un sourcil interrogateur. Il se retourna au milieu d’un halo de flamme et aperçut un visage de fin aux traits particulièrement déterminés.
Décidemment, cette vile ne manquait pas de distraction. Voilà qu’une jeune femme à peine sortit de la puberté venait s’interposer. Elle avait de l’allure, mais pas suffisamment pour impressionner le pyromane qui se lécha la lèvre inférieure en songeant à la manière lente et particulièrement douloureuse qu’il emploierait pour la faire passer de vie à trépas.

-Nous sommes Arkas Veleniel, Feu-follet de notre état et pour ce qui s’est passé ici, commença-t-il avec une voix étrangement jubilatoire, il n’y aura pas d'explications plus claires que celles-ci…

Il releva la pointe de son épée et fracassa une étagère située à sa droite à l’aide d’un coup de pied.

-Quant à éteindre mon œuvre, n’y songez même pas !

L’œil brillant de cruauté, le sang palpitant de la plus inextinguible soif, celle de la mort et du pouvoir sur la vie, il s’approcha calmement de sa victime et lança un gloussement satisfait de voir les flammes prendre de l’ampleur. Il était le maître absolu de cet élément, son concepteur, son instrument et son manipulateur. Et elle allait rapidement apprendre qu’Arkas Veleniel ne recevait d’ordre de personne.

« Et le nain ? lui demanda sa voix intérieure. »

-Qu’importe le nabot ! s’emporta-t-il. Il y a une impertinente qui veut découvrir ce qui se cache derrière le mot souffrance ! Et elle va être servie !

Il fit un moulinet avec son épée pour se donner de la prestance. Lla fumée devenait dense et la jeune femme semblait prête à l’accueillir avec son épée. Elle avait l’air sûre d’elle, mais toutes les premières victimes d’Arkas avait eut cette futile espérance, ce sentiment incertains de finir le combat vivant. Il eut un rictus amplifié par sa balafre en voyant le visage de son premier meurtre se superposer à celui de la Zark. C’est toujours aussi drôle, pensa-t-il…

-A propos, recommença-t-il. Quel nom devra-t-on mettre sur les couronnes de fleurs?


Il eut un éclat de rire et lança le premier assaut en abattant son épée.

Le nain répondit en premier:

- Je suis le marchand, et il fait brûler ma boutique ! S'il vous plaît...

Mais la fumée, déjà bien dense et il avait commencé à tousser. Le feux-follet se tourna vers Palatina et dit:

-Nous sommes Arkas Veleniel, Feu-follet de notre état et pour ce qui s’est passé ici -et en donnant un coup d'épée, puis un de pied à une étagère, il continua-, il n’y aura pas d'explications plus claires que celles-ci…Quant à éteindre mon œuvre, n’y songez même pas !

*Décidément, il est fou. Vraiment fou. Et puis le "nous"... Pff, pour qui se prend, se type?*

Mais au même temps la jeune était un peu inquiète. Ce type de gens, on devait les traiter avec respect et une attention spéciale. Surement le nain ne l'avait pas fait et voila que ce Arkas avait perdu la patience...
En plus on pouvait voir rapidement qu'il était un très bon combatant, même pour un Zark, et avait un bon contrôle sur ses pouvoirs.

-Qu’importe le nabot ! Il y a une impertinente qui veut découvrir ce qui se cache derrière le mot souffrance ! Et elle va être servie ! Palatina ne comprit pas à qui il était en train de s'adresser, mais ne voulait même pas le découvrir... A propos, recommença-t-il. Quel nom devra-t-on mettre sur les couronnes de fleurs?

Et il s'élança à l'attaque battant son épée avant que la Zark eu le temps de lui répondre. Bon, elle ne pensait pas lui dire son nom ni son nouvel rang, parce qu'elle savait que cela ne ferait qu'augmenter l'envie de se battre. Elle évita que le feux-follet lui coupe la tête, et essaya de lui donner un coup de pied aux côtes, mais sans succès. En revanche, sa main libre jeta par terre sans le vouloir quelque chose que semblait un peu chère par le bruit qu'elle fit en se cassant... *Oups* Elle lui sembla voir le visage du pauvre nain au bord d'une crise nerveuse, et Palatina ne put s'empecher de sourire malgré la situation.
Le feux-follet retournait déjà en battant l'épée, et la sous-capitaine était entre deux grands meubles, sans possibilité d'éviter l'attaque comme l'autre fois. Que faire?...

Le regard d'Arkas foudroya sa victime. Elle avait évité son attaque et en plus, avait tenté de l'atteindre aux côtes. Il releva rapidement son épée, elle esquiva encore. Mais l'espace entre les deux étagères était trop petit pour mener un vrai combat, aussi renversa-t-il l'une d'elle pour un plus grand confort.

« Tue-la, tue-la! S'enquit sa voix intérieure. »

Sa main libre tremblait d'excitation et celle qui tenait l'épée la serra encore plus fort. Sa cape voleta à cause d'une bouffée d'air chaud et ses cheveux prirent la même course. Il avança au milieu de débris et écrasa sans autre forme de procès tous les objets qui avaient le malheur de se trouver sur son chemin. Il fit un moulinet avec son épée, pour la forme et la plaça à sa droite, comme pour parer à tous coups que pourrait mener son adversaire.

Il la transperçait déjà de ses yeux rougit par la magie et la haine, il la transpercerait de sa lame.

-Nul ne nous échappe, lança-t-il dans un soupir d'extase.

« Helios guide nos pas... susurra la voix. »

-Et il guide notre main!

Il fendit l'air avec sa lame, comme pour découper son ennemie à la hauteur du bassin. Au cas où elle voudrait venir au corps à corps, Arkas fit briller sa main libre, elle n'aurait ainsi que le temps d'un cri et serait marquée à vie...



[HRPG: Navré, c'est peu, mais c'est tout ce qui me passait par la tête...]

Et vlan ! Les étagères qui se renversent, les objets piétinés... Riwan n'écoutait même plus les paroles prétentieuses d'Arkas, pourtant divertissantes tant elles étaient exagérées, et regardait à peine le combat qui se menait. Il tapait distraitement sur les flammes qui commençaient à se calmer, puis se précipitait sur un objet, le redressait, l'examinait... Pleurait, aussi, devant tout ce désastre. Rien ne semblait épargné. Rien ! Pas même ce précieux coffret aux gravures détaillés, dont la serrure avait explosée. Pas même cette grande épée cernée par les flammes. Pas même… Oh, non ! Ses tissus ! Tous ses beaux tissus flambaient ! Il se précipita dans l’espoir de sauver quelques précieuses étoffes mais trébucha sur des débris et s’étala. La dague qui pendait à sa ceinture se décrocha alors, faisant naître en lui une idée géniale. Mais pouvait-il la réaliser ? Venger sa marchandise, aider la nouvelle venue ?

*Bien sûr que je le peux, je ne suis pas lâche !*

Cela, malheureusement, restait à prouver. Riwan prit la dague et se précipita sur Arkas, mais au dernier moment, il hésita et lâcha son arme. Celle-ci frôla le vandale sans le toucher mais se planta dans sa cape et dans le plancher, le clouant ainsi au sol pendant qu’il moulinait des bras pour découper la jeune femme en rondelles. Le Nain pria pour que son intervention soit utile. Il regarda le tissu de la cape, en connaisseur : c’était du solide, ça ne se déchirerait pas facilement. Palatina pourrait alors s’occuper du Feu-Follet ! Mais celui-ci semblait avoir plusieurs tours dans son sac, son carnage en était la preuve.
Les flammes se dressèrent d’un coup, balayant la boutique de leur souffle ardent. Riwan sentit ses sourcils roussir et déguerpit, s’éloignant des combattants aussi vite que le lui permettait ses courtes jambes. Les poutres s’effondraient une à une et le plâtre pleuvait. Il fallait trouver une issue…

[si vous n’êtes pas d’accord, dites-moi et j’éditerai !]

[Arkas je manipule un tout ptit peu ton perso avec la cape, pas de problème non? sinon dis le moi et je modifie ^^' ]

Le Feut-follet manipulait son arme comme celui qui l'a déjà utilise plusieurs fois pour tuer, et à un moment il dit:

-Nul ne nous échappe... Et il guide notre main!

Il parlait avec quelqu'un d'autre, étrangement.. mais cela n'importait plus à la jeune Zark, qui regardait plutôt comment s'échapper de celle ci. C'était pas du type de gens qui, en combat, avant de que quelque chose leur arrive, il se pensent déjà mort, et se concentrent que sur ça, et c'est pour cette raison qu'ils meurent, sans avoir cherché une autre solution avant. Certes, elle devrait utiliser toute son astuce pour en sortir, et ça serait difficile, mais tout n'était pas perdu...

*Pense, Palatina!* elle se disait pendant qu'elle essayait de prendre une position plus défensive. Bizarrement, tout semblait aller plus lent, les mouvement de l'arme du Feut-follet, ses propres mouvements, ceux du nain... en ce moment se rendit compte qu'il avait laissé de pleurer pour attaquer ce Arkas, qui ne prettait pas attention à l'autre, mais au dernier seconde il changea d'avis et lança la dague, qui se planta dans la cape, puis dans le sol. Palatina pensait que cela ne servirait pas beaucoup, à moins que le marchant voulait seulement déchirer un peu la cape de son attaquant. Mais soudainement le Feut-follet, qui n'était qu'à deux pas d'elle, trébucha et s'arrêta en regardant dérrière son dos, en direction du nain.
Elle actua rapidement que possible: en se jetant brutement sur Arkas, qui n'agitait pas son arme pour le moment, elle lui donna un coup de coude au niveau de la poitrine [?] et le propulsa un petit mètre, juste pour qu'elle lui laisse le temps de se préparer et chercher un meilleur endroit pour recevoir les attaques de son adversaire. Palatina ne voulait pas le tuer, cela en premier ne lui plaisait pas du tout, et puis elle n'était personne pour dire qui devait mourir et qui non, c'était un travail de Mazëlia ça...

-Toi! -elle parla au nain-, va chercher de l'aide! Pas des civils, des soldats! Je vais m'arranger seule...

*Enfin, j'espère....* et lança un court soupire.

[Tout ceci ne me dérange absolument pas. Je me permet aussi de déplacer un minimum ton personnage, n'hésites pas non plus à réclamer des changements si besoin est.]

Désormais fou de rage, à terre, Arkas saisit la poignée de la dague qui retenait sa cape et l'arracha du sol avec force. Il la jeta ensuite en direction de cette Zark qui lui tenait tête depuis trop longtemps à son goût.

-Vous allez vous arranger seule? Fit-il en se relevant. J'espère seulement que vous êtes ignifugé!

Il fracassa une nouvelle étagère et embrasa des débris qu'il envoya à la va-vite sur sa cible. Il ressaisit son épée et s'élança dans la fumée qu'il avait provoqué. Il envoya un puissant coup de pied dans le ventre de sa victime.
Le nain, se demanda-t-il tandis que la jeune femme s'écroulait au sol, où est-il? Il se souvint du hurlement puéril qui l'avait mandé de ramener de l'aide.
Il soupira un court instant et saisit la jeune femme par les cheveux.

« Ne l'a fait pas brûler, ordonna la voix! Elle pourrait être utile... »

-Une impertinente aussi mauvaise au combat rapprochée ne mérite même pas deux minutes de notre attention.

« Laisse-la allez voir la reine... »

Une nouvelle lueur prit possession de son regard.
Il approcha sa bouche de son oreille.

-Va voir ta reine, peu m'importe comment, peu m'importe si les petites gamines qui se prennent pour des héros ne peuvent pas la voir, va à son palais et annonce exactement ceci: « Un fléau s'abat sur Solaria, ce fléau a pour nom Arkas Veleniel, et il viendra prochainement détruire ce qu'elle ose appeler son royaume. »

Il avait craché le dernier mot de sa phrase pour exprimer son dégoût.
Arkas la relâcha et calmement épousseta dans le chaos ambiant sa cape. Elle avait maintenant un petit trou, ce nain allait le lui payer, un jour ou l'autre.
Le Feu-follet soupira d'aise, comme s'il était fier d'avoir accomplit un devoir moral.

-Ah au fait, fit-il sur le ton de la conversation entre ami. La prochaine fois nous te massacrerons.

Il se retourna alors vers la porte heureux d'avoir fini ce petit échauffement, mais peut-être est-il un peu trop confiant...

L'"attaque" improvisée de Riwan semblait avoir bien servi, puisque la jeune femme put envoyer le Feu-Follet valser à quelques mètres après qu'il se soit montré incommodé par la dague.

-Toi! va chercher de l'aide! Pas des civils, des soldats! Je vais m'arranger seule...

Le cri de la guerrière, paniqué, s'adressait bien évidemment au Nain. Celui-ci savait qu'il n'avait pas le temps d'hésiter : il devait obéir. Il lança, à regret, un dernier regard à la marchandise embrasée qu'il ne reverrait peut-être jamais et se tenta de se ruer dehors. Si l'issue principale était obstruée par une poutre enflammée, la porte de l'arrière-boutique était ouverte. Riwan traversa la fournaise, bras repliés sur sa tête, en se demandant comment il avait pu tant se couvrir le matin. Une foule curieuse effrayée et s'agitait en tout sens dans la ruelle. Le marchand la franchit à toute allure. "Pas des civils, des soldats !" Il réfléchit à toute allure. Le palais en regorgeait, mais était trop loin : sa sauveuse aurait le temps de mourir mille fois, entre lame et flamme. Les flammes ! Le feu ! Une caserne se trouvait non loin, surveillée de près puisque l'eau représentait un danger comme une denrée rare à Solaria. Il trouverait donc pompiers et soldats à l'endroit qui se trouvait à proximité. Soulagé d'un poids, Riwan accéléra son dandinement hâté vers le repère. Le chaos de sa boutique s'était répandu dans sa tête et ce fut un discours paniqué qu'il offrit aux autorités.

- Ma boutique ! Elle brûle ! Un Feu-Follet... Un malade ! Une jeune femme va se faire embrocher !

Un cortège derrière lui, avec les lances d'incendie, se précipita. Arkas était juste sorti, l'air sûr de lui. Le Nain le désigna et les soldats se mirent à sa poursuite tandis que les jets d'eau éteignaient le carnage. La Zark était entière et la marchandise, pour la plupart, abîmée seulement en surface (*Dieu soit loué !*) Par contre, il ne restait rien du toit ou des étagères en bois. Mais Riwan reconstruirait (un local non loin avait d'ailleurs attiré son attention). Né marchand, il mourrait marchand ou ne mourrait pas !

[suite du scénario que je propose : Arkas décrit une course-poursuite avec les soldats et il s'échappe, Palatina va rapporter son message en revenant au palais et le RP est clos pour Riwan (je créerais ma boutique deuxième version) Bien sûr, si vous avez d'autres idées, vous pouvez les appliquer !^^]

[Riwan> pour moi c'est ok, mais mon pauvre orgueil est massacré ]

Les dernières minutes avec Arkas ne c'étaient pas bien passées. Le Feut-follet ne lui avait pas laissé le temps de rien, et il l'avait complétement battue presque sans effort. Le nain avait eu de la chance, et elle aussi d'être encore vivante... ou peut être que non. De nouveau au palais, elle devrait raconter à Mazëlia son désastreux premier combat comme sous-capitaine, et avec le tempérament changéant de sa nouvelle reine cela ne prometait rien de bon. Elle remerciait seulement que le combat contre Arkas c'est passé dedans la boutique, et que personne sauf eux deux l'avait vu, parce que son orgueil souffrait et souffrirait encore longtemps. Elle n'avait presque pas donnée des problèmes au Feut-follet! Même pas une petite blessure! Elle se sentait une petite fille pleurnicheusse qui n'avait jamais empoigné une arme de sa vie.
Le feu s'éteignait lentement autour d'elle. Des marchandises du pauvre nain ne restaient que des cendres. Et elle n'avait pas pu l'éviter.
Palatina sortit de la boutique la tête basse, pendant que la foule continuait à regarder la Foire au Bric-à-Brac sans apercevoir la Zark qui avançait vers le palais. Des soldats couraient déjà après Arkas, mais elle se doutait fortement qu'ils puisent le rattaper.
Personne ne la regardait... sauf le Zark d'avant.
Il s'aprocha d'elle jusqu'à ce que Palatina dû relever sa tête et le regarder aussi. Un homme plutôt haut, peau bien foncée et des pénétrants yeux vert-bleu. Il demanda:

-Palatina Mhystios?
Celle ci se mit immédiatement en garde, méfiante. Comment il connaissait son nom?? À moins que..
-Oui, la même. Êtes-vous un envoyé de la reine peut être?
-Précisément, et en vous voyant sortir de cette boutique...
-...vous avez pensé que j'ai brûlé la boutique, non? J'imagine que vous êtes un espion que vient me contrôler.
Il se mit mal à l'aise, et avec raison. Mais Palatina n'était pas d'humeur pour l'aider. Il dit:
-Surtout pas! Je..euh.. je venais vous chercher à la Foire pour contrôler que n'étiez pas perdue... Maintenant c'est mon obligation vous conduire vers la reine. J'espère que vous n'avez pas de blessures graves? Que c'est il passé la bas?
-Je prefère parler directement avec sa majesté.

Et non, j'ai pas de blessures graves, à moins que tu sais soigner l'orgueil? Pensa intérieurement pendant que l'agent de Mazëlia la conduisait à nouveau vers le palais.
Comment est ce qu'elle avait permis que ce Feut-follet gagne le combat, et aussi facilement? Qu'est ce qu'elle lui arrivait? Battue rapidement, en premier près du Fleuve Rouge par un petit lutin, puis à nouveau par Arkas. Comment? Avant, elle avait été ni plus ni moins que Capitaine de la Deuxième Section de l'Armée d'Helios! Et même si ceux de l'Armée d'Helios étaient des traitres, ils étaient bien éfficients et savaient élire ses capitains. La jeune Zark avait lutté, gagné et monté dans la piramide des rangs de l'armée, pourquoi maintenant elle se retrouvait comme une complète inutile?!
Elle avait gagné un endroit comme sous-capitaine dans l'armée de Mazëlia, mais surement elle allait perdre cette place par son inéfficacité...
Mais bon, elle ne pouvait rien faire de plus qu'expliquer la situation à la reine et attendre ses paroles. Elle devrait aussi, contre ses désirs, rapporter les paroles du Feux-follet, peut être que Mazëlia voudrait les écouter.

Arkas Veleniel, tu paieras cher tout ça, je te le promet!

Arkas avait à peine terminé de réajuster ses gants, regardant en toute quiétude le ciel azuré, qu'une dizaine de soldats, aux côtés du nain rappliquèrent.

« Ils sont nombreux et la population les aidera certainement... »

-Ces péquenots ne lèveront pas même le petit doigt.

Il commença à sortir son épée et reconsidéra les armures, les heaumes et les lourdes épées de ses assaillants. Il la rangea sans faire d'histoire et commença à courir dans la foule qui s'écartait à son passage. Il attrapa une paysanne avec son panier de fruits et légumes et embrasa le morceau de tissu qui lui servait de robe.

Arkas devait fuir, cela ne lui plaisait pas, mais il laisserait des traces de son passage. Quelques hommes un peu plus robuste que lui tentèrent de lui barrer la route, mais il lui suffit de créer un petit bouclier de feu pendant quelques secondes pour les faire déguerpir. Les habitants de cette cité étaient des couards impressionnables aisément.

Il jeta un coup d'œil derrière son épaule, la garde ne le lâchait pas, et prit une ruelle au hasard. Ils avaient la maîtrise du terrain, lui ne connaissait cette ville ni d'Eve ni d'Adam. Préférant donc les ruelles étroites, prenant des virages à la va-vite, le Feu-follet longea les murs de la cité jusqu'à atteindre une porte. Évidemment, il y avait plus de gardes au retour qu'à l'aller. Il soupira.

« Pourquoi fuir cette ville, il reste tant à faire... »

-Nous n'avons cure de cette soi-disant ville. Il nous faut aller vers les terres d'Helios, là-bas nous aurons certainement de la main d'œuvre...

« Helios ne te parlera pas...va plutôt dans les terres d'Uranusa, il est l'heure de relancer la guerre... »

Un sourire s'afficha sur le visage du feu-follet.

-Mais avant, il faudrait laisser un peu plus de peur à cette ville....

« La reine ne te laissera pas jouer longtemps dans SA capitale. »

-Nous reviendrons en tout cas...nous reviendrons.

Bombant le torse, faisant coulisser avec une délectation sadique sa lame hors de son fourreau, il s'approcha de la garde qui brandit ses piques et ses épées. Cinq hommes, ce serait du gâteau. L'un d'entre eux cria des ordres, deux hommes se jetèrent sur lui. Une parade pour l'un, un assaut pour l'autre. Ils étaient bien entraînés. Peut-être un peu trop. Arkas jeta d'un geste habile sa cape sur l'un et tira un grand coup pour le mettre à terre. Deux des trois hommes en retraits s'approchaient en une manœuvre d'encerclement. Le dernier, lui, se rua en direction du palais ou de la caserne pour réclamer des renforts.

Leur proie sortit un couteau volé au nain et acheva l'homme à terre. Le deuxième homme revint à la charge et reçut un coup d'épée au plastron. Il recula un peu secoué. Le haut gradé se lança dans une attaque malhabile et ses hommes le suivirent en cœur. Reculant lentement, Arkas considéra ses chances de gagner. Des nouveaux cris se joignèrent, ses poursuivants revenaient en force.

-Dites à votre reine que nous reviendrons, adressa-t-il à ses adversaires.

Arkas fit tourner la bataille rangée et se retrouva dos à la porte. Sans même crier gare, il courut vers cette dernière et flanqua un coup d'épée dedans. Les pas et les cliquetis d'armures se faisaient de plus en plus pressant.

Il s'ouvrit une petite faille et passa dedans avant de reprendre sa course folle. Lui, il avait du fuir, cela ne se pardonnerait pas! Mais pour l'heure, Uranusa l'attendait et son lot de victime allait être de plus en plus grand...