Les espions du cercle [celà se passe un peu plus loin du Fleuve...]

Palatina s’asseilla sur une basse branche d’un arbre. Le soleil commençait à décliner et elle n’avait pas encore mangé rien appart quelques petits fruits jaunes pour le petit déjeuner. Elle sortit de son sac à dos quelques petits gâteaux très secs et pris d’autres fruits jaunes et commença à manger son « festin ».
Il y avait deux jours qu’elle avait quitté le Fleuve Rouge pour rentrer dans Solaria, et plein de questions attendaient dans sa tête, prets à sauter. Où elle devait aller en premier? Vers la cité des Zarks, où elle avait passé ses premières années, où vers la capitale de Solaria? Et que pouvait faire une fois arrivé là bas? Son but principale au début avait été connaître les gens du monde et voir si vraiment ils étaient tous dignes de mourir par l’armée d’Helios, mais elle savait vraiment que c’était pas comme ça. Aussi elle voudrait connaître les capitaines, généraux et gens de haute Socièté pour voir si eux ils étaient des gens sanguinaires qui aimaient les guerres sans raison et, si cela était vrai, peut être qu’elle retournerait vers les Terres Neutres et aiderait... mais non! Elle ne pouvait pas retourner, sauf si vraiment ces gens étaient horribles et aimaient bien les guerres pour plaisir de tuer, là, elle retournerait vers sa maison pour combatir les sanguinaries... mais pas avant. Et pour ça il manquait surement beaucoup de temps.
Elle continua a manger des fruits pendant qu’elle regardait le paysage. Elle était assise au bord d’une prairie, d’où elle pouvait regarder cette dernière mais où s’était difficile de la voir. L’arbre qu’elle utilisait de chaise était au milieu d’une espèce de petit cercle d’environ cinq mètres de diamètre formé d’autres arbres plus jeunes qui ocultaient le plus vieux, sauf par quelques petites entrées comme celle que Palatina avait utilisé pour rentrer.

*C’est vraiment un point strategique parfait pour les espions... Hum... peut être que ceux d’Helios se réunisent ici?*

Elle était de plus en plus inquiète. Et si vraiment les espions du magicien se réunisaient là? Et si juste dans ce moment rentraient dans le cercle pour parler et la trouvaient assise sur l’arbre?! Comme capitaine elle était au courant de quelques uns des points de réunion, et elle était presque sure maintenant que celui ci en était un... Mieux valait qu’elle commence à marcher.
Soudain elle entendi un bruit de branches et quelques voix près du cercle. Palatina ne pouvait plus sortir sans être répérée, elle sauta vers les branches plus hautes pour s’oculter.
Sept figures avec des vetements sombres pénétrairent dans le cercle: trois Zarks, deux nains, un Feux-follet et... un lutin? Mm..bizarre puisque normalement on les envoyait vers Uranusa pour ne pas être découverts.
Un des Zarks s’avança et parla aux autres:

-Espions d’Helios, notre réunion commence. Darès –il désigna le lutin- voyagera vers la Forteresse à peine on finira pour informer notre seigneur des nouvelles.
Un nain s’avança.
-Je vais commencer si vous n’avez pas de problèmes. Je vien juste de la Montagne d’Or et...
-Ssshhut! Vous n’avais pas entendu?! Murmura le lutin Darès.

Palatina ne respirait plus. Sans le vouloir, elle venait juste d’agiter une branche et le lutin l’avait écouté. Maintenant, elle devait préparer un plan d’action. Et vite. Elle pensait pouvoir se battre contre les nains et, peut être, les Zarks, mais elle conaisait peu des pouvoirs des Feux-follets, et savait que les lutins avaient des pouvoirs mentaux. En plus, comme espions, ils étaient surement très dués en combat.

*Ça va mal se passer... je le sent...*

Elle commença à tracer un schema de l’attaque avec ses informations sur le caractère général selon la race. C’était une des bonnes choses d’avoir été dans l’armée: les meilleures classes de stratégie militaire. Elle suposait que le lutin resterait au fond concentré en immobiliser Palatina pendant qu’un des nains et peut être un des Zarks pour le protéger, et le reste en formant un cercle...

En bas, les espions regardaient par tout et quelques uns se rapprochaient de plus en plus de l’arbre. Elle se mordait les lèvres en éssaiant de contrôler ses nerfs et penser l’attaque avec précition, mais...

*Oh la la! Comment s’en tirer d’ici?! Cette fois c’est sur, j’ai besoin d’aide...*

Deux jours s'étaient écoulés depuis la rencontre de Mazëlia avec Alea. La reine soupira au souvenir de la Nymphe naïve et enthousiaste qu'elle avait dû repousser avec brusquerie. Elle n'arrivait pas à se pardonner les larmes qu'elle avait vu dans les yeux de la jeune fille à cet instant. Qu'est-ce qui lui avait pris d'aller s'aventurer dans la forêt d'Uranusa ? La réponse, elle la connaissait : goût du risque, de l'action, nature impulsive. Le feu coulait dans ses veines, et elle n'y pouvait rien. Mais, tout de même... Quelle sottise...
Mazëlia s'en était malgré tout tiré sans encombre. A l'aube, elle avait rejoint son palais d'une démarche sûre et conquérante. Puis les affaires d'Orion avaient repris leur cours, ennuyantes. Les armées étaient repliées dans leur camp, en train d'élaborer une stratégie. Pas de combat sanglant, cette fois, mais de l'organisation, de la défense, de la ruse et de la méfiance. Des pertes de vie peu élevées et des pertes de fidélité bien trop nombreuses au goût de la souveraine. Une nuit agitée, à ronger son frein et à se faire un sang d'encre en défigurant un portrait d'Hélios qui datait d'avant son "exilement". Et une nouvelle balade nocturne pour se détendre...
La "jeune" femme s'arrêta un instant près de l'eau. Les flots du fleuve étaient tumultueux, et semblaient bouillir. Malgré une écume blanche, l'eau n'était pas tout à fait incolore, mais légèrement rouge. Mazëlia, y plongeant un doigt, soupira. Tant de massacres pour un simple cours d'eau !

*Et tant de massacres pour une simple soif de pouvoir...* songea-t-elle en voyant l'image d'Hélios.

Poings et dents se serrèrent. Elle aimait les combats, c'était vrai. Mais elle les aimait franchement, pas avec la mesquinerie dont faisait preuve cet imbécile !
Des clameurs se firent entendre, et elle tourna la tête. Une scène étrange se déroulait, près d'un arbre à la silhouette biscornue. Huit silhouettes se profilaient dans l'herbe, que Mazëlia put parfaitement distinguer malgré une obscurité naissante. Il y avait là quatre Zarks, dont un, ou plutôt une, légèrement en retrait. Elle vit aussi deux nains, un Feu-Follet et... Et... Ses yeux ne lui mentaient pas : il s'agissait bien d'un lutin !
Le sang de la souveraine ne fit qu'un tour. La posture de chacun et son esprit de combat lui permirent de comprendre la situation en un rien de temps. Sabre dégainé, elle bondit telle une fauve, déterminée à tuer tous les traîtres qui osaient se montrer sur son territoire. La lame de son arme traversa un nain, qui s'effondra, face contre terre. La soudaineté de l'attaque sembla déboussoler un Zark peu attentif, qui le paya lui aussi de sa vie. L'autre nain souleva quelques pierres qui se trouvaient au sol, menaçant de les propulser sur Mazëlia. Mais une légère hésitation se fit sentir :

- Je peux pas ! C'est ma reine, mon ancienne reine !
- Imbécile !

C'était un Zark qui avait crié, avant de foncer sur la jeune femme, qui l'évita.

- Sale chien ! cracha-t-elle, avant de l'assommer d'un bon coup sur la nuque.

Il en restait donc quatre : un Zark, un Nain, le Feu-Follet et le Lutin. Comme le nain semblait hésiter à combattre, Mazëlia s'en désintéressa pour se tourner vers le Feu-Follet. Elle qui croyait que ce peuple lui était le plus fidèle ! Il allait payer ! Son sabre partit en avant...

Palatina ne pouvais pas le croire. Au moment où elle allait bondir sur un des nains, une jeune femme fit son apparition dans le cercle. Elle tua le nain, puis un des Zarks. L'autre nain était sur le point de projéter des pierres sur elle quand il hésita et dit:

- Je peux pas ! C'est ma reine, mon ancienne reine !

*La reine?! J'ai bien écouté?* Maintenant Palatina était stupefacte, la reine en personne! Mais celà n'était peut être pas très bon pour elle, puisqu'elle était entre des espions d'Helios et la guerrière pourrait penser à une traitre aussi...

- Imbécile ! Cria un autre Zark au nain, qui n'hésita pas et s'élança contre la femme. Mais celle-ci l'évita rapidement et lui donna un coup sur la nuque.

La reine s'élança à son tour contre le Feux-follet, mais Palatina put voir que le nain allait enfin lui jeter les pierres. Tant pis, la femme l'avait déjà vu, mieux il vallait qu'elle pense plutôt à une allié qu'a une énnemie...
Elle se jeta sur le nain, son épée en main, et lui transpersa le coeur. Il resta un instant en la regardant avec la bouche bée, puis s'enffondra par terre.
Elle esquiva le Zark et, en suivant l'exemple de la reine, bon, presque, lui donna un coup sur la nuque, mais avec son épée.

Elle se retourna vers le lutin, qui était de côté, eloignée de la bataille. Il était très concentré, et donnait l'impréssion de ne pas voirs Palatina s'aprocher lentement de lui...
Tout à coup, un projectile la propulsa quelques mètres dans les aires. Elle sentait un douleur au niveau de l'épaule gauche, où l'énorme branche l'avait atteint. C'était surement un des pouvoirs des lutins, la télékinesie, où la télépathie, elle se rappelait pas...

Mazëlia était entièrement concentrée sur le Feu-Follet, et c'est à peine si elle remarqua que la Zark qui ne semblait pas être une traîtresse, elle, s'élançait également dans la bataille. La jeune femme se rappelait des conseils du maître d'arme qui l'avait élevé :

"Mazëlia, tu dois te calmer. La rage est un moteur qui te pousse à te surpasser mais la haine, elle, t'aveugle et déchaîne ta folie. Maîtrise-toi et tu vaincras !"

Mais la reine peinait à appliquer les indications qui flottaient dans sa mémoire. Sa colère était si grande ! Comment ce Feu-Follet avait-il pu oser... Elle n'arrivait pas à y croire ! Et lui non plus, visiblement. Tremblant, il répétait :

- J'ai pas trahi ! J'ai pas trahi ! Ils m'ont forcé, je le jure !
- Alors, c'est ça, ton honneur de guerrier ? J'ai connu des espions moins lâches ! C'est donc ça, l'armée d'Hélios ? Il ne recrute que des poules mouillées !

L'insulte eut l'effet d'un coup de fouet. Pour un Feu-Follet, elle n'était que plus blessante : traiter ces créatures du feu de poules mouillées ! La flamme de la détermination se ralluma dans son regard. Son haleine, brûlante, effleura la joue de la reine lorsqu'il s'approcha. La boule de feu fusa, éraflant le bras de Mazëlia qui ignora la douleur. Comme si c'était elle qui allait craindre le feu !

"Tes mains, tu ne penses qu'à tes mains qui maîtrisent le fer et à tes yeux qui regardent ! Utilise tes cinq sens et deviens l'ennemi !"

La voix du maître d'arme, dans l'esprit de la guerrière, était plus forte que tout. Elle ferma les yeux un instant, se laissant submerger par le contact du métal dans ses mains et de l'herbe sous ses pieds. Une odeur âcre de brûlé, faible mais présente, monta à ses narines. Elle discernait chaque bruit et lorsqu'elle souleva les paupières, sa vue lui semblait plus aiguisée. Un mouvement de l'adversaire, pourtant très léger, lui sauta aux yeux. Devinant l'attaque, elle l'évita et rispota. Ses mouvements était fluides et légers. La flamme qui brûlait en elle n'était plus emportée, juste dynamisante. Elle sentait l'énergie affluait dans ses muscles, grisante. Le Feu-Follet ne pouvait tout simplement pas survivre ! En effet, il mourut. Mazëlia n'en tira aucune fierté, juste une once de satisfaction.

- Ton sang versé est la dette de tes crimes. Coulant jusqu'au fleuve, il le rougira davantage, et tu restera gravé dans la mémoire de l'eau...

Mais le combat n'était pas fini. Il restait un Zark, un Nain et un Lutin. La reine se retourna donc, sur ses gardes, pour découvrir un spectacle parallèle qui lui avait totalement échappé. Un Zark était à terre, assommé, tandis que le sang d'un Nain s'écoulait en une petite mare. La Zark qui les avait neutralisé avait valdingué contre une branche de l'arbre et gisait à présent un terre, tenant son épaule gauche serrée dans sa main. Le Lutin devait en être responsable... Visiblement fier de cet "exploit", il avait relâché sa surveillance, oubliant Mazëlia. Quelle stupidité ! Oublier la meilleure guerrière du royaume ! Cette dernière se contenta de lancer son épée qui embrocha la créature avant de la retirer avec un bruit écoeurant. Puis elle acheva les deux assommés pour se diriger vers celle à qui elle était venue en aide.
La Zark était assez joli, et de taille moyenne. Chose étrange, son teint était assez clair pour un Zark, comme un pâle bronzage de fin d'année. Peut-être un mélange de races, mais il semblait tellement atténué qu'il ne devait pas dater du père et de la mère, plutôt du grand-père et de la grand-mère, peut-être plus loin. Tendant une main secourable à la blessée, la reine se présenta :

- Je suis Mazëlia, la reine de ce royaume. Mais tu le sais sans doute... Laisse-moi regarder ta blessure. Je peux peut-être la guérir.

La nuit tombait, à présent, et les cadavres n'étaient plus que des ombres aux pâles contours dans l'obscurité.

Sans lui donner le temps de se relever, la jeune femme tua le lutin qui avait baissé la garde.
Puis elle s'approcha de Palatina et la regarda. Elle semblait avoir une vue très fine pendant qu'elle l'examinait.

La Zark était au sol et avec une blessure à l'épaule gauche, et c'était justement le bras avec lequel prenait l'épée normalement. Elle était en desanvantage, même si elle avait aidée un peu la reine, elle ne savait pas ce que l'autre pourrait penser en la voyant avec des espions, et si elle comptait la tuer ou la faire prisonnière ou...

*Bon, c'est pas si grave... je suis un peu paranoïque...peut être que simplement me laissera ici, je suis seulement une fille qui se trouvait en mal endroit en mal moment...*

Mais la reine lui tendit la main et dit:

- Je suis Mazëlia, la reine de ce royaume. Mais tu le sais sans doute... Laisse-moi regarder ta blessure. Je peux peut-être la guérir.
Palatina fut surprise, et répondit en balbutiant:
-Mm..merci, beaucoup. Je suis Palatina. Palatina Mhystios.

Elle se sentit plus tranquile à se moment, la reine ne la traitait pas comme l'un d'eux, et ne pourrais jamais soupçonner rien à son passée...

La Zark se releva, remercia et se présenta d'une voix un peu tremblante. Mazëlia eut un sourire amusé : elle faisait donc si peur que ça ? Elle posa la main sur l'épaule gauche avec douceur pour ne pas faire trop mal à Palatina et ferma les yeux. La guérison n'était pas ce qu'elle maîtrisait le mieux, mais elle devrait arriver à quelque chose.

*C'est une fracture, mais il n'y a pas d'hémorragie interne. C'est déjà ça...*

Un flux chaud parcourut le bras de la reine qui était en contact avec la Zark. Le feu détruit, mais réchauffe et éclaire également ; ce n'est pas un élément du mal malgré de nombreuses rumeurs. Un picotement passa dans les doigts de Mazëlia, signe que cela faisait effet.

- Ça va mieux ? Ça ne vaut pas un bon docteur, mais c'est déjà ça de gagné. Puis-je savoir, sans vouloir être indiscrète, ce que tu faisais ici ? Visiblement, ils te menaçaient. Mais peut-être es-tu quand même dans le camp d'Hélios ?

Les fins sourcils de la souveraine s'étaient rapprochés. Elle n'avait pas envie de tuer Palatina, mais au fond, qui sait si elle ne l'épargnait pas à tort ? Toutefois, son ton avait été assez chaleureux, engageant. Elle voulait que la jeune femme en face d'elle dise la vérité et n'avant pas, comme Nausicaa, le pouvoir de discerner le vrai du faux, elle n'avait pas d'autre choix que de faire celle qui s'en fichait. Ce qui n'était pas gagné, vu qu'elle avait pour ainsi dire "explosé" les traîtres.

- Tu as conquis ma confiance, ou tout au moins un début. Ne la trahis pas et n'oublies pas que mon sabre est toujours prêt pour aider... Ou tuer, reprit-elle d'un ton assez froid, histoire de se la jouer un petit peu. La nuit tombe, ajouta-t-elle d'une voix chaleureuse. As-tu une maison dans la cité des Zarks ? Peu probable, tu m'as l'air d'une voyageuse.

Un instant, la souveraine de Solaria songea à Hedras. Ce cher Hedras qui lui avait ouvert les yeux... Le reverrait-elle un jour ? Elle voulait sa revanche pour le duel !

- Si tu veux, je peux te loger dans mon palais. Nous pourrons faire connaissance.
*J'ai envie d'en apprendre plus sur elle... Elle a l'air d'avoir du potentiel et je veux savoir ces liens avec les espions que j'ai tué...*
- Mon luxe, ajouta Mazëlia sans vraiment savoir pourquoi, est bien supérieur à celui d'Hélios !

Cette insinuation trahirait-elle Palatina ?

Mazëlia posa doucement sa main sur l'épaule de la jeune Zark, puis une chaleur parcourut cette dernière, acompagnés avec des picotements.
Un moment après, la douleur avait passé, et Palatina allait la remercier quand la reine parla:

- Ça va mieux ? Ça ne vaut pas un bon docteur, mais c'est déjà ça de gagné. Puis-je savoir, sans vouloir être indiscrète, ce que tu faisais ici ? Visiblement, ils te menaçaient. Mais peut-être es-tu quand même dans le camp d'Hélios ?

Palatina s'obligea a fermer la bouche avant de que ses expressions la trahissent.
*Bon, c'est pas tout fini... je pourrais dire que je voyage sans me faire découvrir...*

Mais l'expression de la femme et ses paroles la disuadèrent...

- Tu as conquis ma confiance, ou tout au moins un début. Ne la trahis pas et n'oublies pas que mon sabre est toujours prêt pour aider... Ou tuer, reprit-elle d'un ton assez froid. La nuit tombe, ajouta-t-elle d'une voix chaleureuse. As-tu une maison dans la cité des Zarks ? Peu probable, tu m'as l'air d'une voyageuse.

La Zark avait un boule dans la gorge... elle était toute pâle à ce niveau là de la conversation... pourvu que l'autre ne s'aperçoive pas. Mais c'était clair qu'elle ne pouvait pas mentir, pas devant une magicienne, qui pourrait certainement lire dans ces pensées... Palatina n'aimait pas mentir, sauf si cela était vraiment nécessaire... comme ce cas là. Mais ça ne servirait à rien, mieux valais dire la vérité...

- Si tu veux, je peux te loger dans mon palais. Nous pourrons faire connaissance.
Puis ajouta:
- Mon luxe est bien supérieur à celui d'Hélios !

Ces dernières paroles arrachèrent un sourire à Palatina. Mais cela était surement vrai, surtout par le fait que la reine n'avait pas de gargouilles...
Palatina parla enfin:

-Bon, je peut pas vous mentir, mais j'espère que vous évitiez de m'arracher la tête pendant que je parle...
Je suis Palatina Mhystios, EX-Capitaine de la Deuxième Section de l'Armée d'Helios.

Elle fit une pause en regardant la reine directement aux yeux, mais sans pouvoir savoir ce qu'elle pensait. Elle avait fait remarquer le "ex", pour montrer qu'elle ne l'était plus.

-Je suis née il y a vingt ans dans la cité des Zarks, mais mon père, commerçant, nous emmena dans la Forteresse.
Elle voulait pas faire l'histoire très longue, elle sauta directement vers la partie où elle décida d'explorer le monde et découvrir si vraiment les gens ailleurs étaient aussi mauvais que les personnes d'Helios les décrivaient.
-Et c'est pourquoi je suis ici, j'ai rien à voir avec les espions, mais j'ai pas reconnu avant cet endroit... comme capitaine j'avais connaissance de quelques uns...

Elle se tût et attendu la réponse, ou peut être, la sentence, de la reine. Elle ne voulait pas donner à Mazëlia plus de raisons pour la tuer.

Palatina semblait plus pâle, mais sourit tout de même à la dernière phrase. Ensuite, quelques secondes silencieuses s'égrenèrent. Elle semblait réfléchir, et une lueur d'inquiétude brillait dans son regard.

"Bon, je peut pas vous mentir, mais j'espère que vous évitiez de m'arracher la tête pendant que je parle...
Je suis Palatina Mhystios, EX-Capitaine de la Deuxième Section de l'Armée d'Helios"

Mazëlia eut un haut le cœur, et regarda la Zark avec un mélange d'incrédulité et de rage. Mais pas une rage comme celles qu'elle avait d'habitude, non, plutôt une colère froide et impressionnante. Un peu de mépris, également. Tout cela, elle arrivait à le dissimuler, se rendant impassible et c'est pourquoi Palatina, la regardant, ne put deviner ses pensées. La reine remarqua qu'elle avait appuyé sur le "ex"....
Le reste du récit, tout aussi sincère que le début, calma un peu la souveraine. Elle ne pouvait pas accuser la Zark d'avoir obéi à son père, tout de même ! Mais ce qui l'embêtait, c'était ce qu'il y avait eu entre le départ et le retour. Capitaine de la Deuxième Section de l'Armée d'Hélios ! Ce n'était pas rien. Palatina avait eu des contacts avec des espions, et seuls des doutes l'avaient fait partir. Pas des certitudes, non, des doutes... Qui sait si elle n'avait pas massacré quelques guerriers de Mazëlia ?

- Tu as su réfléchir, et comprendre qu'Hélios te mentait peut-être. Je ne peux que te féliciter pour ceci. Partie toute petite et élevée au milieu des traîtres, il est normal que tu es évoluée comme l'un d'eux, obtenu un poste important. Te blâmer serait injuste. Pourtant, j'avoue avoir de gros doutes à ton sujet. Tu es sans doute dangereuse, beaucoup trop. Si tu veux me prouver ta fidélité et par conséquent, survivre, tu vas devoir me révéler comment Hélios s'organise. La deuxième section que tu dirigeais, par exemple. En quoi consistait-elle ? Pourquoi y en a-t-il deux, ou peut-être plus ? Comment réussissez-vous à convaincre les miens de trahir ? Avec quel appât ?

Palatina ne pouvait pas croire sa mauvaise chance. De tout le royaume de Solaria, avec des centaines de personnes à qui pourrait mentir en cas de besoin sur ses origines, elle tombait sur la reine elle même! Elle n'avait jamais pensé que celè pouvait passer, en étant aussi loin de la capitale. Dans la Forteresse, personne n'avais jamais vu Helios, c'était pas normal de rencontrer le roi seul en pleine balade!

*Non, ça serait surement pire, et je sais par expérience que les plus proches d'Helios ne sont pas élus pour avoir pitié...*

La reine parla à noveau, cette fois avec un ton... méprisant dans sa voix. Bon, c'était évident, pour Mazëlia elle était une ennemie de Solaria...

- Tu as su réfléchir, et comprendre qu'Hélios te mentait peut-être. Je ne peux que te féliciter pour ceci. Partie toute petite et élevée au milieu des traîtres, il est normal que tu es évoluée comme l'un d'eux, obtenu un poste important. Te blâmer serait injuste. Pourtant, j'avoue avoir de gros doutes à ton sujet. Tu es sans doute dangereuse, beaucoup trop. Si tu veux me prouver ta fidélité et par conséquent, survivre, tu vas devoir me révéler comment Hélios s'organise. La deuxième section que tu dirigeais, par exemple. En quoi consistait-elle ? Pourquoi y en a-t-il deux, ou peut-être plus ? Comment réussissez-vous à convaincre les miens de trahir ? Avec quel appât ?

*Ups...* C'est la seule chose que Palatina pu penser par un instant, pendant que le silence s'imposait à nouveau et laissait la Zark avec ses pensées.
Sa fidélité, en faites, était divisée. Non entre Mazëlia et Helios, parce qu'elle ne connaisait la reine que de quelques minutes (et pas les meilleurs de sa vie) et Helios, elle ne l'avait jamais vu même, donc... Non, elle pensait à Solaria, où elle avait vu le jour, et qu'elle aimait déjà, et à la Forteresse. Peut être que cette cité n'était pas la meilleure, ni ses gens les plus gentils et bienveillants, mais tout de même... C'était un peu sa maison, elle avait grandit là bas!
Elle ne pouvait pas donner information importante à n'importe qui, elle n'était pas une espion... Il était dejà dur de penser que les espions étaient des gens que Palatina avait pu rencontrer en marchant par les rues de la Forteresse, et qu'elle avait tué...

*Bon, si j'ai fait celà, je peut pas retourner aux Terres d'Helios... pas comme habitant de la Forteresse, au moins...*

-Je veux bien vous aider, et... je vais vous raconter tout ce que je sais. Mais -elle sourit- je dois avoir votre parole de que vous allez pas m'arracher la tête après l'interrogatoire.

*Tout de même, je sais pas encore si Mazëlia est de ce type de gens, mais c'est mieux prévénir...

Le silence s'installa. Palatina semblait réfléchir. Elle avait l'air embarrassée, inquiète et songeuse. Mazëlia la contemplait, bras croisés, menton en avant, attendant une réponse qui serait sans doute affirmative. Et en effet...

-Je veux bien vous aider, et... je vais vous raconter tout ce que je sais. Mais je dois avoir votre parole de que vous allez pas m'arracher la tête après l'interrogatoire.

La Zark avait hésité, mais esquissé un sourire à sa dernière phrase. On se demandait pourquoi, d'ailleurs. La reine n'était pas du tout du genre à plaisanter avec ça, et elle était bien capable "d'arracher la tête" d'un traître ! Mais l'ancienne Capitaine avait malgré tout l'air sympathique. En fait, quelque chose en elle plaisait à Mazëlia, peut-être la lueur aventureuse qui brillait dans son regard, ou le fait qu'elle ait eut des doutes sur Hélios...

- C'est d'accord, tu as ma parole d'honneur. Et j'ai un honneur, moi, pas comme certains chiens exilés qui reviennent avec une envie de pouvoir totalement...

La souveraine se tut, ferma les yeux et respira à fond, cherchant à se calmer. Il ne fallait pas qu'elle s'emporte.

- Mais ne le faisons pas ici, reprit-elle. Nous ne sommes pas à l'abri des oreilles indiscrètes, et l'obscurité ne convient pas à des filles de la lumière. D'ailleurs...

Se concentrant légèrement, Mazëlia fit apparaître une boule lumineuse dans sa main. La lumière ainsi diffusée lui permettrait d'éclairer le chemin qui conduisait à l'endroit où elle voulait se rendre...

- Suis-moi, dit-elle, autoritaire. Nous allons au palais.

La jeune femme sembla un peu embêtée avec les derniers mots de Palatina, mais celle-ci espèrait qu'elle ne le prend pas au sérieux. Elle l'avait dit mi-plaisantairie, mi-serieux, mais elle ne voulait pas mettre la reine en colère et empirer sa déjà mauvaise impression sur elle.

- C'est d'accord, tu as ma parole d'honneur.
*Bon, au moins je sais que je vais pas mourir après avoir raconté des secrets à...*
-Et j'ai un honneur, moi, pas comme certains chiens exilés qui reviennent avec une envie de pouvoir totalement...

La reine se tut. Palatina ne dit rien, mais fronça les sourcils. Cela n'était pas un insulte direct, mais presque, elle avait été au service de ce chien exilié après tout, et même si elle était surement contre Helios, le ton méprisant c'était un peu agaçant...
Mazëlia reprit:

- Mais ne le faisons pas ici. Nous ne sommes pas à l'abri des oreilles indiscrètes, et l'obscurité ne convient pas à des filles de la lumière. D'ailleurs...

Elle fit une pause et, pour la surprise de la Zark, une boule lumineuse apparut sur la main de la magicienne. Mmm... contrôler la lumière...cela lui rappella ses propres petits pouvoirs de lumière, dans le futur, si est ce qu'elle en avait un, elle devrait practiquer un peu plus et voir si elle pouvait faire ce type de choses comme Mazëlia...mais surement ça ne serait pas aussi puissant, lamentablement...

- Suis-moi, dit-elle, autoritaire. Nous allons au palais.

À Palatina, ce ton autoritaire ne lui était pas inconnu, c'était le ton avec lequel lui parlaient tous les jours ses supérieurs... Et elle qui pensait qu'elle pourrait échaper quelque temps à ce ton...
Ce qui lui inquietait c'était qu'elles allaient au palais. Mais bon, maintenant elle pouvait rien faire, sauf confier en Mazëlia et être sincère...

Le temps et la nuit passait pendant que les deux guerrières marchaient en direction du palais.


[Pour moi, je crois qu'on pourrait finir ici ou presque...et continuer au palais...non?]

[je fais le dernier poste ici et je poursuis au Palais en créant moi-même le sujet. ]

Mazëlia, éclairée par la lumière, commença à marcher. Réguliers, les pas de Palatina la suivaient de près. La reine marchait vite, énergiquement, en silence. Elle ne voulait pas perdre de temps. Sa rencontre avait été contrariante ; elle deviendrait utile. La souveraine de Solaria avait là une petite mine d'or sur Hélios... Et comptait bien en profiter !
Les ténèbres s'épaississaient mais, comme souvent à Solaria, il ne faisait pas froid. C'était à peine si une petit brise légère, chargée de l'humidité du fleuve tout proche, venait caresser les deux femmes. Marchant à un rythme soutenu, sans cesser de se concentrer sur sa boule de lumière, Mazëlia réfléchissait. Que pourrait-elle faire la Zark après ses aveux ? Elle avait l'air d'avoir du potentiel, qui, de plus, aurait le temps de s'améliorer si elle n'avait que vingt ans. Mais n'était-ce pas dangereux d'engager une presque inconnue au contact fort avec des traîtres dans son armée ? De plus, qui sait si elle ne refuserait pas le poste !

- Nous approchons.

En effet, des lumières s'allumaient dans la nuit : celles de la capitale. Des bourdonnements se faisaient entendre. Dans une ville aussi grande, ou plutôt dans un Royaume, un pays, presque, l'agitation est là de jour comme de nuit.

- Je te préviens, la Capitale, c'est grand et bruyant. Suis-moi de près si tu ne veux pas te perdre. Et évite de te faire remarquer.

Mazëlia souffla dans sa paume, et la lumière s'éteignit. Elles n'en avaient plus besoin à présent...