camp d'entraînement

Néril marchait parmi les rues bondaient de monde, le regard perdu dans le vide. En pleine réflexion, il déambulait dans la forteresse sans savoir vraiment où aller. Son père lui avait appris qu'il partirait la veille, pour une mission importante et qu'il ne rentrerait pas avant plusieurs semaines. Bien, l'Elfe de Sang se retrouvait seul ! Peu lui importait, il appréciait la solitude !
Il sourit malgré lui en croisant quelques visages connus, d'amis ou de simples connaissances. Puis, le son des armes s'entrechoquant l'attira brusquement. Il aimait les combats et avait une légère envie de se défouler. Il contourna une habitation pour rejoindre le terrain d'entraînement, un peu plus à l'écart. Il y avait peu de monde et trois maîtres d'armes étaient à la disposition des apprentis-rang auquel Néril ne faisait plus partis depuis quelques mois seulement-. Et oui, le jeune homme était à présent devenu un espion d'Hélios. Bien qu'il n'ai jamais vu l'homme, il recevait toujours les ordres par un intermédiaire et les exécuté aussitôt.
Néril réussissait toujours ses missions, évitant le plus possible de se salir les mains. Recueillir des informations n'étaient pas synonyme de batailles et tueries.

-Eh ! Néril ! l'interpella un homme âgé d'une quarantaine d'année.

Il lui fit un bref signe de main avant de passer la barrière, dégainant une de ses armes.

-Je viens m'entraîner un peu ! annonça-t-il.
-Tu n'es peut-être plus un apprentis mais je suis toujours meilleur que toi ! le taquina le maître.

Néril émit un petit ricanement. Avec son calme habituel, il se dirigea vers son adversaire...
Leurs armes s'entrechoquèrent, il para plusieurs attaques, roulant sur le sable, sautant en arrière ou se courbant. Cependant, son niveau n'était pas assez élevé et il ne tarda pas à se retrouver à terre, une épée pointait vers sa gorge. Avec sa poigne de titan, l'autre le releva.

-Je te l'avais dit, tu resteras toujours le petit Néril ! se moqua le maître.
-Tu verras ! Un jour je te surpasserais !

Après avoir finis son entraînement, Néril s'était remis en route, flanant dans les rues de la forteresse. Le soleil était brûlant mais l'air frais, ce qui rendait l'atmosphère passablement agréable. Tout le monde semblait vaquer à ses affaires, sans se soucier de ce qui pouvait se passer autour d'eux. Néril s'arrêta soudainement devant la façade d'une maisonnée : la sienne. Devait-il y rentrer ? La retrouver vide, sans son père ? Il voulait se reposer mais lorsqu'il s'apprêta à pénétré la clef dans le serrure, une petite chose se heurta contre son pied.
Il poussa un juron, imaginant qu'un de ces gamins insupportables lui avaient lancé par inadvertance un caillou. Il baissa son regard mais trouva à ses pieds, et non sans surprise, un petit être vraiment minuscule. Jamais il n'avait vu quelque chose d'aussi minuscule, il s'agenouilla, observant un peu plus attentivement l'être.

-Lutin, se dit-il, se rappelant les cours qu'il avait pris sur les différentes races.

La commissure de ses lèvres se releva en un sourire moqueur.

-Viens-tu ici en tant qu'un des ennemis d'Hélios ou bien en tant que nouvel allié ? Cela fait bien longtemps que j'habite ici, je connais grâce à mes registres chaque personne vivant dans la forteresse mais toi, je ne t'ai jamais vu. Répond sans mensonge ou tu risques de te retrouver sous la semelle de mes bottes, le menaça-t-il.

Lideo avait peur, très peur. Que fallait il faire? Mentir? L'elfe le saurait. Dire la vérité? Risqué de mourir? C'est quand la peur commença à pointer sur son visage que le petit être trouva enfin une idée. Il n'avait qu'à prétexter qu'il voulait rejoindre les ordres d'Helios, mais qu'il ne savait pas comment s'y prendre. C'était un idée assez parfaite et il y avait quelques chances que ça marche, mais voilà, les lutins étaient comment dire...extravaguant, et l'idée de laisser filer une telle occasion de remettre en cause les serviteurs d'Helios était un supplice pour lui. Que fallait il faire? Prôner la sécurité et ne rien tenter? C'aurait été le choix de la sagesse, mais en temps de guerres, les occasions de s'amuser étaient si rares...

"Abruti! Tu as failli me marcher dessus et tu ne trouves rien d'autre à dire? Sais-tu à qui tu as affaire? Je suis Urh le maître des airs, et je ne suis pas un lutin môssieur, je suis LE lutin, alors maintenant tu t'excuses tout de suite!"

La situation était dangereuse, et pourtant Lideo se retenait de ne pas rire, mais il n'en avait pas assez, à côté, un nain, assez faible. Deux secondes plus tard, le nain était comme pendu à un fil invisible.

"Tu fais moins le malin maintenant, hein? Et je te réserve le mê..."

Plus assez d'énergie pour supporter le poids insoutenable du nain. Plus assez d'énergie pour se battre, la plaisanterie avait attiré du monde. Se moquant du nain ridiculisé, ils perdraient sans doute leurs sourires quand ils sauraient que la créature minuscule devant eux était un espion. Et voilà ce qu'on récolte à faire le malin, quel idiot Lideo avait été, et prétentieux en plus, il fallait absolument qu'il continue, pour ne pas perdre sa crédibilité.

"Ouh, j'ai surestimé ma force en croyant pouvoir supporter ce poids là."

La plaisanterie détournerait peut-être l'attention de la petite foule. Ce fut en effet le cas, ils se mirent à rire de plus belle et le lutin en fut soulagé.

"Donc, si toi, tu te crois si fort, je te provoque en duel."

Là c'était le pompon, Lideo était habile télékinésiste, mais sans doute pas aussi bon que Néril l'était en combat.

Le lutin avait peur, cela se voyait dans ses yeux. Mais la lueur effrayé se dissipa tout aussitôt qu'elle était apparue. Il se mit à lui hurler quelques paroles de reproches se prétendant être un sur-lutin. LE lutin qu'il fallait respecter. Néril ne put retenir un petit sourire mesquin. La petite chose voyait vraiment les choses en grands malgré sa petite taille ! Il le pria de s'excuser, à quoi Néril ne répondit rien. Il n'allait pas se laissez marcher sur les pieds par ça !!
La créature s'empressa de soulever un nain, attirant ainsi la foule autour d'eux. Cette histoire commencait à énerver l'Elfe. Le lutin ne résista pas longtemps mais se protégea d'une blague qui fit rire toute l'assemblée...sauf Néril.
Ce fameux Uhr le provoqua donc en duel. Le garçon soupira...

-Un duel ? pourquoi voudrais-tu faire un duel avec moi ? ricana-t-il.

Il le fixa plus intensément.

-Tu ne me fais pas peur. Et je n'ai pas grand chose à faire avec toi. Un petit être comme toi a réussi à entrer, très bien, les espions de bas-étages se font vite remarqué, comme tu peux le constater. Tu n'arriverais jamais à recueillir la moindre information. Personne ici ne connait ce qui se passe "en haut". Hormis les hauts-gradés bien sûr, tout comme moi. Mais si c'est ce que tu désires...

Il dégaina son épée. Il connaissait la magie des lutins mais en combat à l'épée, il était certainement bien plus supérieur à son adversaire !

Évidemment, Néril avait vu la peur du lutin. C'était en particulier une des raisons qui l'avait poussé à lui proposer un duel. Pour lui rabattre son caquet...sauf que là, il n'aurait sans doute plus assez de sang pour ça. Mais il ne pouvait plus reculer. Soit, Lideo allait se battre, il n'utiliserait bien sûr aucune arme, comme si un lutin pouvait être un tant soit peu doué dans ce domaine. Le petit être allait utiliser son pouvoir bien sûr.
Il regarda un peu la réaction du nain, il ne voulait pas qu'on lui tape dessus à plusieurs, déjà qu'une seule personne allait sans doute suffire à le tuer... Heureusement, il avait l'air de ne pas se diriger vers eux, même si un peu humilié. Lideo avait donc eu raison, ce n'était pas un combattant.

"Pour te prouver que tu as eu tort de ne pas faire attention à moi!"

Une lueur de folie traversa les yeux du lutin, la testostérone ne suffisait pas à régénérer sa magie psychique, mais elle y contribuait beaucoup. Certes, c'était dangereux, certes, il allait peut-être mourir, certes, si ce n'était pas le cas on le torturerait peut-être, mais c'était une mort digne, et rien ni personne ne lui ferait avouer quoi que ce soit. La minuscule chose, inexistante si on ne baissait pas les yeux, avait toujours admirer les peuples de grands guerriers, c'était l'occasion de prouver qu'avec ses propres armes, ce n'était pas ce ridicule elfe de sang. (oui oui, c'est le lutin qui a dit ça)

"Qui t'a dit que j'étais un espion? Tu ne connais absolument rien de ma venue ici, rien du tout en fait. Alors à ta place je me tairais et je m'appliquerais à combattre, arrête un peu tes tentatives pour m'impressionner, elles sont aussi veines que ta taille."

Il montra ses mains vides à Néril, qui n'était pas aussi crédule que la foule, et s'exclama :

"Je ne me battrais pas avec un morceau de ferraille, mais sache que mon pouvoir est à la hauteur de ta lame."

Le lutin montra ses mains vides. Ainsi, il allait se battre sans arme. Bien, cela ne faisait pas peur à Néril. D'ailleurs, il se sentiat lui-meme pret à se vanger. Ses efforts d'impression n'avait pas fonctionné. Tout ce qu'il avait fait pour essayé de se montrer haut-gradé et fort avait été un échec. Lui qui n'était qu'un simple espion, il s'était fait passé pour un grand guerrier. Voilà que les spectateurs de ce combat allait le prendre pour un insolent et orgueilleux.

"Je ne me battrais pas avec un morceau de ferraille, mais sache que mon pouvoir est à la hauteur de ta lame."

Néril ne put retenir un ricanement. Qu'allait-il faire ? après tout, un simple coup de lame et il trancherait le lutin en deux, se serait injuste. Est-ce qu'il devait vraiment faire ce combat ? Peu importe, il s'exclama :

-Je n'ai pas envie de me battre contre si petit que toi. Je vais t'emmenais au bureau de la garde où nous t'arrêterons, tout simplement.

Il lui adressa un clin d'oeuil. En effet, une idée venait de lui traverser l'esprit. Cette créature venait du monde extérieur, peut-être connaissait-il Akira !
Quoi qu'il en soit, il attendit sa réponse.[b]

"Je n'ai pas envie de me battre contre si petit que toi. Je vais t'emmenais au bureau de la garde où nous t'arrêterons, tout simplement."

En entendant ça, le lutin devint soudainement tout rouge. "Si petit", il allait lui montrer à cet elfe ce qu'il allait lui faire, malgrés sa petite taille. Il se concentra , mit toute la force de son esprit contre le bras de Néril dans l'espoir de lui tordre. Le bras bougea...d'un milimètre. Ce n'était pas le moment de plaisanter, il n'avait plus aucune force et il ne pouvait donc pas se battre. L'elfe de sang lui fit ensuite un clin doeil...c'était l'occasion de s'en sortir. Lideo prit donc un air un peu hautain et repris le ton surjoué du début de son entretien avec le serviteur d'Hélios.

"Très bien, à vrai dire, j'ai baucoup de respect pour toi et je n'éspère pas me battre avec une personne de ton rang! J'irai voir ton supèrieur, mais avant, j'aimerais parler avec toi...en privé."

Il avait ajouté ça pour être sur que Néril ne voulait pas l'emmener réellement dans ce "bureau de garde". Le plan de Lideo était très simple, il devinait que cet individu l'avait épargné sans doute car il voulait obtenir quelque chose de lui, très bien, il s'arrangerait pour échanger équitablement cette chose contre des informations disons...sur Hélios. Informations qu'il ne manquerait pas de transmettre à sa reine.

"Très bien allons-y, et toi, il s'adressait au nain, un peu de course ne te ferait pas de mal."

Les autres rirent une dernière fois, et Lideo siffla Ombre qui n'était jamais trop loin. Enfin il monta le rat et se posta juste devant Néril.